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Appel à reprendre d’urgence les vaccinations interrompues par le confinement

Les vaccinations doivent reprendre d’urgence car elles ont considérablement chuté avec l’épidémie de Covid-19 et le confinement, a averti mardi la Haute autorité de Santé (HAS).

Cet appel concerne à la fois les nourrissons et « les adultes qui ont des maladies chroniques, des fragilités particulières », a expliqué à l’AFP l’infectiologue Élisabeth Bouvet, présidente de la Commission technique des vaccinations de la HAS.

« C’est une double préoccupation », souligne-t-elle.

Pour les enfants, « le rattrapage qui a lieu à partir du 11 mai (début du déconfinement progressif, ndlr), est insuffisant », selon elle.

« Le déficit reste important pour la rougeole, avec le risque de revoir resurgir des épidémies et de perdre le regain de vaccination qu’on avait semble-t-il réussi à obtenir » contre cette maladie contagieuse, craint-elle.

On estime « à 44.000 le nombre de nourrissons âgés de 3 à 18 mois » qui n’ont pas reçu de vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les méningites dues à la bactérie Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B, note la HAS.

Ces estimations figurent dans les rapports publiés durant l’épidémie de Covid-19 par Epi-phare, structure réunissant l’Agence du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie.

Selon les observations d’Epi-phare, qui a publié son troisième rapport vendredi, « il y a eu un effondrement de la consommation sur toute la période initiale du confinement de -35% à -71% pour les vaccins ».

« On a su assez vite, avec la première enquête Epi-phare, qu’il y avait une réduction des vaccinations », notamment « des vaccins penta et hexavalents qui ne sont faits que chez le petit enfant de 0 à 2 ans », selon la Pr Bouvet.

Elle mentionne des « diminutions, en proportion, de moins 20% à moins 30% des doses de vaccins achetées, ce qui correspond à une diminution de la couverture vaccinale ».

La HAS préconisait, début avril, de maintenir l’ensemble des vaccinations obligatoires des nourrissons, celles recommandées au-delà de 2 ans pouvant être différées jusqu’à la levée du confinement.

« L’autre problème, ce sont les adultes qui ont des maladies chroniques, des fragilités particulières », poursuit la Pr Bouvet, à propos des vaccins contre le tétanos et le pneumocoque.

Les délais sont plus courts pour se refaire vacciner contre le pneumocoque que pour le tétanos, note-t-elle, en conseillant aux personnes à risque de se mettre à jour de cette vaccination.

Les vaccins non réalisés sur l’ensemble des 8 semaines de confinement, et donc à rattraper, concerne 90.000 personnes tous âges pour les vaccins anti-papillomavirus (HPV), 123.000 pour le ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et 450.000 pour les vaccins antitétaniques destinés aux rappels des enfants (hors nourrissons, ndlr), adolescents et adultes, selon le 3e rapport Epi-phare.

La HAS attire l’attention sur les populations fragiles qui font l’objet de recommandations particulières du calendrier vaccinal (personnes avec maladies chroniques, immunodéprimées, patients sous chimiothérapie, personnes âgées, femmes enceintes…).

En cas de symptômes de Covid-19, avec test virologique (RT-PCR) positif, le rattrapage vaccinal pourra débuter dès la guérison, après disparition des symptômes (au moins 48h pour la fièvre et d’une éventuelle gêne respiratoire).

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