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nouvelle chute de la participation, selon les premiers chiffres

La participation au second tour des municipales pourrait encore baisser par rapport au taux d’abstention historique enregistré au 1er tour en mars marqué par l’épidémie de Covid-19, selon les premiers chiffres communiqués à midi.

Le ministère de l’Intérieur fait état d’un taux de participation à midi de 15,29%, trois points en-dessous de ce qu’elle était à la même heure le 15 mars (18,38%), mais aussi 4,5 points en-dessous de celle du second tour des municipales de 2014 (19,83%), et plus de 8 points de moins par rapport à 2008 (23,68%).

Au bureau de vote 104 situé dans une école du Vieux-Lille, seulement 57 personnes étaient ainsi venues voter à 10H00, soit une participation de 5,7%, inférieure à celle du premier tour à la même heure (8%).

Le risque d’une abstention massive des 16,5 millions d’électeurs appelés à voter dans 4.820 communes (15% des communes) dimanche est l’un des enjeux principaux du scrutin, alors que moins d’un électeur sur deux – 44,3%, contre 63,5% en 2014 – s’était déplacé pour voter au 1er tour en raison des risques de contamination au coronavirus.

Ce second tour est organisé avec des précautions sanitaires exceptionnelles dues à l’épidémie de Covid-19 : port du masque obligatoire dans les bureaux de vote, gel hydroalcoolique et priorité aux personnes vulnérables pour voter.

Le suspense est fort dans quelques-unes des plus grandes villes -Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Lille… -, principalement sous la poussée des écologistes. Au Havre, le Premier ministre Edouard Philippe – qui a voté dès 8h15- joue en partie son avenir à Matignon.

Ces municipales se tiennent aussi à la veille d’une séquence cruciale pour le président Emmanuel Macron, qui a voté vers midi au Touquet. Le chef de l’Etat pourrait, dans les jours qui viennent, procéder à un remaniement et préciser son intention affichée de « se réinventer » pour les deux dernières années de son mandat.

A l’issue d’une campagne comme partout cantonnée aux réseaux sociaux et aux médias, la participation était dans la matinée « à peu près identique, voire un peu moindre qu’au premier tour », estimait auprès de l’AFP Elsabeth Revel, présidente du bureau de vote 18, à Dijon. « Il y a eu trop de temps entre les deux tours. Les gens sont en dehors de cette élection », ajoute l’adjointe à la maire socialiste sortante. « Les fidèles viennent, mais les autres… »

Parmi les rares électeurs qui ont fait le déplacement dans la petite école Joséphine Baker, Martine Legros, fait partie de ces inconditionnels: « Je vais tout le temps voter. J’étais là au premier tour. C’est important d’aller voter », ajoute l’électrice de 67 ans. « J’ai conscience de faire partie de la population à risque mais si on respecte les consignes, il n’y a pas de souci. Si on peut aller faire ses courses, pourquoi on ne pourrait pas aller voter ? »

Avant d’aller passer la journée à la plage avec des amis, Guy Palmarole est allé voter tôt à Perpignan. « Ça fait bizarre de voter avec un masque. C’est mieux sans. Je me demande comme la personne fait pour savoir si c’est bien moi. Bientôt on viendra avec le casque intégral ».

Principale innovation, d’une portée limitée, pour faciliter le vote : un même mandataire peut disposer de deux procurations au lieu d’une, pour permettre à un plus grand nombre de personnes, notamment aux plus âgées, de voter sans se déplacer.

– Grandes villes dans la balance –

A la différence des autres grandes villes, l’incertitude est faible à Paris, où la sortante Anne Hidalgo (PS) a contenu au premier tour ses partenaires d’EELV en endossant elle-même un programme résolument écolo. Avec autour de 44% d’intentions de vote, elle devance largement ses concurrentes LR Rachida Dati et LREM Agnès Buzyn.

Pour La République en Marche, le jour du vote est celui de la fin du calvaire : peu de ses candidats sont bien placés – à l’exception de Strasbourg – et la campagne au rabais ne leur a guère permis de se faire connaître.

Au Havre, Edouard Philippe est crédité de 53% d’intentions de vote (Ifop). Mais l’importance de l’enjeu peut mobiliser les abstentionnistes du premier tour.

– Droite et gauche pour confirmer, les Verts pour percer –

Très affaiblis au plan national, le Parti socialiste et Les Républicains se sont refait une santé localement. Le PS est en capacité de conserver ses bastions – Paris, Nantes, Rennes, Dijon – et devrait retrouver le niveau qui était le sien après la perte de très nombreuses villes en 2014.

Les Républicains ont quant à eux confirmé leur implantation en remportant dès le premier tour bon nombre des villes de plus de 9.000 habitants qu’ils contrôlaient. Mais une défaite à Marseille, que la droite détient depuis 25 ans, ou à Toulouse, la quatrième ville de France, aurait une forte résonance politique.

Portés par la vague écologiste, les candidats EELV visent plusieurs grandes villes, dont Grenoble, Lyon, Strasbourg, Besançon. Pour les Verts, qui ont longtemps servi de force d’appoint, il s’agit aussi de s’affirmer comme les premiers à gauche avant les prochaines échéances électorales.

A Marseille, deuxième ville de France, la gauche a créé la surprise en passant en tête le 1er tour avec la coalition du Printemps marseillais, talonnée par Martine Vassal (LR) qui est adoubée par le sortant Jean-Claude Gaudin.

Principal adversaire d’Emmanuel Macron au plan national, le Rassemblement national reporte ses espoirs sur Perpignan après un premier tour mitigé. En cas de victoire, ce serait la première ville de plus de 100.000 habitants contrôlée par le parti depuis 1995.

Les conseillers municipaux, élus pour six ans, se réuniront ensuite du vendredi 3 au dimanche 5 juillet pour élire les maires et leurs adjoints.

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