Le plan d’Israël d’annexer un tiers de la Cisjordanie, qui est déjà sous occupation illégale, non seulement nuira à la souveraineté palestinienne mais diminuera également l’accès aux ressources essentielles à leur vie et à leurs moyens de subsistance. Comme le plan d’annexion comprend la capture de la vallée du Jourdain, conformément au soi-disant plan de paix de Washington au Moyen-Orient, les Palestiniens seront privés des principales ressources agricoles, ce qui, à son tour, augmentera leur dépendance à l’égard d’Israël. De plus, avec la position hostile d’Israël et la réticence des factions palestiniennes à se réconcilier, la répression des Palestiniens va probablement s’intensifier.
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont déclaré que le plan de paix était « l’accord du siècle ». Le plan, qui a été supervisé par le gendre et conseiller de Trump, Jared Kushner, proposait d’établir un État palestinien démilitarisé à l’intérieur des frontières israéliennes alors qu’Israël annexerait la Cisjordanie et la vallée du Jourdain.
En outre, ce plan ne reconnaît pas Jérusalem-Est comme la capitale de l’État palestinien proposé. Au lieu de cela, l’administration Trump a reconnu Jérusalem comme la capitale israélienne, tout comme elle a jugé légale la présence israélienne sur le plateau du Golan. Le plan de Trump a été rejeté par les puissances du Moyen-Orient, y compris la Turquie. L’Union européenne est également restée sceptique, soulignant que le plan aggraverait les tensions plutôt que de créer une solution aux problèmes actuels.
Même si les territoires annexés et occupés ne peuvent pas être reconnus conformément aux règlements des Nations Unies, les États-Unis ont violé ces règles. « Les décisions concernant les Israéliens étendant leur souveraineté à ces endroits sont des décisions que les Israéliens doivent prendre », a déclaré la semaine dernière le secrétaire d’État Mike Pompeo. Cependant, l’alliance israélo-américaine semble si solide qu’elle a ignoré les condamnations et les avertissements des acteurs régionaux et internationaux.
À ce stade, la situation politique et économique mondiale jouera particulièrement un rôle clé dans la région. Alors que le Moyen-Orient est secoué par des guerres et des conflits, du Yémen, de la Libye et de la Syrie au Soudan, ses principaux acteurs sont en désaccord sur plusieurs questions. Par exemple, les Émirats arabes unis (EAU) cherchent à normaliser et même à coopérer avec Israël. Pourtant, l’Iran, l’un des principaux rivaux des EAU, utilise les mots les plus durs contre Israël.
En d’autres termes, Israël lui-même est devenu une source de conflit pour les puissances régionales. Même l’Autorité palestinienne ne parvient pas à mobiliser les Palestiniens pour des manifestations de masse contre les plans d’annexion, car les gens ressentent la fatigue des crises politiques et économiques en cours. De l’autre côté, le monde est aux prises avec l’épidémie de coronavirus et fait face à ses profondes conséquences.
Le plan d’annexion peut être considéré comme la légalisation de l’occupation actuelle par Israël et les États-Unis.
Cependant, les terres qui seront bientôt annexées comprennent de grandes ressources agricoles et hydriques. Il est difficile de savoir si les agriculteurs palestiniens seront autorisés à maintenir leurs activités agricoles dans la région. Comme le montrent les expériences précédentes, les colons israéliens ont remplacé les Palestiniens, réduisant progressivement la capacité agricole de ces derniers. Cette décision va évidemment aussi aggraver les tensions et une nouvelle escalade ne fera que renforcer la répression des Palestiniens.
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