Entre 400 personnes selon les autorités et 600 selon les organisatrices ont manifesté dimanche à Ajaccio, après un premier rassemblement le 21 juin à Bastia, pour dénoncer les agressions sexuelles visant les femmes, a constaté une journaliste de l’AFP.
Dimanche à 18H00, à Ajaccio, à l’appel du mouvement #IwasCorsica né sur Twitter, les manifestants, principalement des jeunes femmes arborant un tee-shirt blanc barré de l’inscription « I was », ont rallié la préfecture depuis le palais de justice en brandissant des pancartes « Prenez nos plaintes », « Non, c’est non », ou « Violeur, à toi d’avoir peur », et criant notamment « nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes et radicales et en colère ! »
Entre cris et larmes, elles scandaient, derrière leurs masques anti-coronavirus, « police, justice, classement sans suite, vous êtes complices ».
Le maire (DVD) d’Ajaccio, Laurent Marcangeli, était présent en queue de cortège afin de « soutenir cette démarche pour que la manifestation de la vérité puisse se faire », a-t-il dit à l’AFP.
Un train avait été affrété gratuitement pour amener et ramener les manifestantes de Bastia (Haute-Corse) et Corte.
Anaïs Mattei, l’une des organisatrices des deux manifestations, ainsi que deux représentantes d’associations de défense des femmes ont été reçues par le préfet de Corse après la manifestation, à la demande de Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’égalité femmes hommes.
Le collectif #IwasCorsica, en passe d’être créé, a remis ses revendications au préfet: parmi elles, une formation de la police « pour traiter correctement les plaintes », une présence renforcée de psychologues et infirmières formées aux violences sexuelles dans tous les lycées et collèges, et la création d’un « brevet de la non violence » en classe de 3e, a détaillé à l’AFP Anaïs Mattei.
La jeune femme a également précisé avoir réuni « 15 témoignages de personnes prêtes à porter plainte ».
« Ce seront des plaintes individuelles, mais nous allons aller ensemble, lundi ou mardi, au commissariat de Bastia pour déposer ces plaintes », a-t-elle annoncé.
Une enquête a été ouverte début juin suite à la diffusion d’une liste de noms d’agresseurs potentiels et a donné lieu à « 48 plaintes pour diffamation en Haute-Corse », a indiqué à l’AFP la procureure de Bastia Caroline Tharot.
Une autre plainte pour diffamation a été enregistrée en Corse-du-Sud, selon une source proche de l’enquête.
Une « plainte pour un viol qui aurait été commis l’été dernier en Haute-Corse » a en outre, été déposée par l’une des quatre animatrices de la page @IwasCorsica sur Twitter, a ajouté Mme Tharot.
Samedi, une opération de collage de messages en langue corse et en français a été menée dans les rues de Paris, en soutien aux victimes de violences sexuelles de l’île, opération médiatisée par plusieurs photos sur les réseaux sociaux.
On pouvait notamment lire « mai piu zitte » (+plus jamais silencieuse+ en corse), « un si micca sola » (+vous n’êtes pas seules+) ou encore, en français, « Corse: île des justes, pas des violeurs ».
Le mouvement #Iwas est apparu aux Etats-Unis le 1er juin et s’est répandu depuis à travers le monde avec des dizaines de milliers de témoignages.
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