Hausse de 130% des fusillades en juin, 11 morts rien que ce week-end: la police new-yorkaise a déploré lundi une hausse de la criminalité qu’elle a attribuée partiellement au climat créé par les manifestations anti-racistes, alimentant la polémique sur les réformes policières engagées après la mort de George Floyd.
Parmi les raisons de cette hausse, les responsables de la police new-yorkaise ont cité la libération prématurée de détenus par peur d’infection au coronavirus dans les prisons, la fermeture des tribunaux ou encore, selon le chef Terence Monahan, « une animosité énorme » contre la police dans le sillage des manifestations Black Lives Matter, qui a « fait chuter le moral » des agents.
L’augmentation des fusillades – +130% en juin 2020 comparé à juin 2019 – avait déjà été pointée du doigt par la police de New York ces dernières semaines. Le week-end férié du 4 juillet a confirmé la tendance: 45 fusillades et 11 morts répertoriés sur trois jours, selon la police, contre 16 fusillades sur cette période en 2019.
M. Monahan a aussi dénoncé une nouvelle loi municipale « folle », qui selon lui permet désormais d’inculper tout policier qui maintiendrait un suspect au sol en appuyant sur son torse.
George Floyd a été tué le 25 mai par un policier blanc qui a maintenu son genou sur son cou pendant près de neuf minutes, alors que cet homme noir répétait ne plus pouvoir respirer.
Le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, a qualifié cette hausse des fusillades – alors que la criminalité était en baisse constante à New York depuis les années 90 – de « situation très sérieuse ».
Mais lui qui a soutenu publiquement les manifestants a surtout cité la pandémie comme explication.
« Nous ressentons les effets de gens enfermés depuis des mois, de l’activité économique qui n’a pas encore pleinement repris », a-t-il déclaré lors d’un point presse, qualifiant aussi la fermeture des tribunaux de « problème central ».
Cette recrudescence des fusillades risque d’alimenter la controverse sur les réformes policières – et notamment la baisse des budgets de la police – engagées dans plusieurs métropoles gérées par des démocrates, comme New York, Chicago ou Seattle, pour répondre à ces manifestations anti-racistes sans précédent depuis les années 60.
Le président Donald Trump a multiplié récemment les tweets pour dénoncer ces réformes et les maires démocrates de ces villes, lundi encore estimant que New York et Chicago « protègent les criminels ».
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