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A la Justice, Dupond-Moretti promet d’être le ministre « du dialogue » et de réformer le parquet

Un ministre « du dialogue » qui ne mène « de guerre à personne » et qui « portera enfin la réforme du parquet » pour garantir l’indépendance de la Justice: le nouveau garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a adressé mardi un message d’apaisement aux magistrats et esquissé un programme ambitieux.

Lors de sa passation de pouvoir avec Nicole Belloubet, le nouveau ministre a tenu à « adresser un message bienveillant à toute la famille judiciaire ». « Je ne fais de guerre à personne », a assuré ce tonitruant ténor du barreau, qui a au cours de sa carrière d’avocat souvent été très critique envers les juges et le parquet.

Lors de sa nomination lundi, l’Union syndicale des magistrats (USM), principale organisation représentant les juges, avait dénoncé « une déclaration de guerre à la magistrature ».

Lors d’un discours concis aux allures de programme, M. Dupond-Moretti a présenté les grands axes de sa future politique.

« Je veux avancer sur un projet qui me tient à coeur: l’indépendance de la justice. Je souhaite être le garde des Sceaux qui portera enfin lors d’un congrès la réforme du parquet tant attendue », a affirmé l’ex-avocat pénaliste.

Un défi de taille: depuis des années, le rattachement des magistrats du parquet à la Chancellerie nourrit des critiques sur un supposé manque d’indépendance de l’institution judiciaire. Mais changer leur statut nécessite de faire passer une révision constitutionnelle, avec l’accord de l’Assemblée nationale et du Sénat, réunis en congrès.

« Mon ministère sera aussi celui de l’antiracisme et des droits de l’Homme », a par ailleurs promis M. Dupond-Moretti, dans le sillage des récents débats sur les violences policières et les accusations de racisme au sein des forces de l’ordre.

Le nouveau garde des Sceaux a également souligné les « conditions de vie inhumaines et dégradantes » des détenus en France, tout en assurant l’administration pénitentiaire de son « indéfectible soutien ». Il leur réserve sa « première visite » de ministre, après le mouvement social des surveillants de prison qui a marqué le mandat de Mme Belloubet et se rendra dans l’après-midi à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), selon une porte-parole de la Chancellerie.

Le ministre a également évoqué sans la nommer l’enquête polémique du parquet national financier (PNF) dans laquelle plusieurs avocats, dont lui-même, ont été mis sur écoute. « Je veillerai à ce que les enquêtes préliminaires restent préliminaires et ne soient pas éternelles », a-t-il déclaré, alors que cette enquête s’est étalée sur six ans.

M. Dupond-Moretti a également annoncé vouloir mener une réflexion « sur la présomption d’innocence et le secret de l’enquête », en y associant « des journalistes ». « La justice ne se rend pas dans la rue, ni sur les réseaux sociaux, ni dans les médias », a-t-il rappelé.

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