in

Les Israéliens continuent de démolir les maisons palestiniennes dans les territoires occupés malgré la pandémie

Malgré l’épidémie de coronavirus, les forces israéliennes ont continué de démolir les maisons palestiniennes en Cisjordanie occupée, tout en défiant les accusations de crimes de guerre dans les territoires occupés, selon un rapport d’un centre israélien des droits de l’homme publié plus tôt cette semaine.

« Au cours du mois dernier, Israël a accéléré le rythme des démolitions de maisons en Cisjordanie », a déclaré mardi l’organisation non gouvernementale (ONG) B’Tselem basée à Jérusalem. L’ONG a déclaré que 63 maisons palestiniennes avaient été démolies à travers la Cisjordanie, sans compter Jérusalem-Est occupée, depuis le début de l’année, dont 33 ont été détruites en juin seulement. Le rapport indique qu’un total de 151 Palestiniens, dont 84 mineurs, ont perdu leur maison et qu’en juin, 100 Palestiniens ont été déplacés, dont 53 mineurs.

L’ONG a ensuite mis en garde contre le risque élevé que représentaient les Palestiniens déplacés au milieu de la propagation du coronavirus. En ce qui concerne Jérusalem-Est occupée, B’Tselem a déclaré avoir assisté à une augmentation des démolitions de maisons en juin avec 13 maisons rasées, déplaçant 51 personnes, dont 31 mineurs. « Ce nombre équivaut à deux fois le taux de démolition mensuelle au cours des cinq premiers mois de cette année, qui a atteint six maisons par mois », a indiqué l’ONG.

L’ONG a noté que l’engagement israélien en avril devant les Nations Unies de s’abstenir de démolir des maisons pendant la pandémie n’était « qu’une astuce promotionnelle pour éviter les critiques ».

Les Palestiniens souffrent depuis longtemps du risque permanent de démolition par les forces israéliennes. En décembre 2019, Israël prévoyait de démolir quelque 18000 maisons palestiniennes à Jérusalem. Ces actions ont été qualifiées de «crime de guerre» par la Cour pénale internationale (CPI). Détruisant l’espoir et les moyens d’éducation, ainsi qu’un avenir pour les enfants et les jeunes palestiniens, les forces militaires israéliennes ont démoli l’année dernière une école dans une communauté bédouine de la ville d’Hébron, en Cisjordanie.

Se tournant vers la communauté internationale pour mettre un terme à la démolition israélienne, les Palestiniens ont fait valoir que le gouvernement israélien utilise la question de la sécurité comme excuse pour les éloigner de la ville et étendre les projets de colonisation dans les territoires occupés. L’Autorité palestinienne a décrit les démolitions comme faisant partie de «l’accord du siècle», un plan américain de paix en coulisse que les Palestiniens décrient comme une tentative de liquider leur cause. Le groupe de résistance palestinien Hamas, pour sa part, a qualifié les démolitions israéliennes de « crime de nettoyage ethnique », dans un communiqué publié en juillet 2019.

La forte augmentation des démolitions israéliennes est survenue dans le cadre des plans d’annexion du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour la Cisjordanie occupée, face à une intensification de l’opposition internationale.

Le gouvernement de coalition de centre-droit de Netanyahu avait fixé au 1er juillet la date à partir de laquelle il pourrait commencer à mettre en œuvre la proposition de paix du président américain Donald Trump au Moyen-Orient, qui a été annoncée le 28 janvier. Il fait référence à Jérusalem comme « la capitale indivise d’Israël » et reconnaît la souveraineté israélienne sur de grandes parties de la Cisjordanie.

Les démolitions ont clôturé une bataille juridique de plusieurs années sur les bâtiments, construits le long de la ligne invisible à cheval sur la ville et la Cisjordanie occupée. Israël dit que des bâtiments ont été érigés trop près de sa barrière de séparation en Cisjordanie. Les habitants disent que les bâtiments se trouvent sur des terres en Cisjordanie, et l’Autorité palestinienne leur a donné des permis de construction.

Les démolitions israéliennes en cours signalent des querelles prolongées sur l’avenir de Jérusalem, qui abrite plus de 500 000 Israéliens et 300 000 Palestiniens, et des sites sacrés pour le judaïsme, l’islam et le christianisme. En 1980, le parlement israélien a adopté une loi déclarant la ville « complète et unie » de Jérusalem comme la capitale d’Israël, y compris la moitié orientale qu’elle a capturée en 1967. Mais l’ONU considère Jérusalem-Est comme occupée, et le statut de la ville demeure contestée jusqu’à ce qu’elle puisse être résolue par des négociations entre Israël et les Palestiniens, qui disent que Jérusalem-Est doit être la capitale d’un futur État palestinien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

    La présidente de Bolivie annonce qu’elle a été testée positive au coronavirus

    Biden dévoile un gigantesque plan de relance économique