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Macron pris à partie par des « gilets jaunes », l’opposition dénonce son imprudence

Plusieurs dirigeants politiques ont déploré mercredi l' »imprudence » d’Emmanuel Macron qui a été interpellé par des « gilets jaunes » mardi soir au sujet des violences policières, alors qu’il se promenait dans le jardin des Tuileries avec son épouse.

« Ça pose un vrai problème de sécurité », a estimé le président des Républicains Christian Jacob sur RTL. « Comment le président de la République peut-il prendre de tels risques ? À nouveau un problème de sécurité autour de lui ! », a abondé le député LR Eric Ciotti.

Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a lui aussi jugé sur BFMTV qu’Emmanuel Macron n’était « pas très prudent » car « le président de la République qui se balade aux Tuileries où il y a tant de monde doit bien s’attendre à rencontrer des gens qui ne l’apprécient pas ».

Une vidéo postée mardi soir sur la page Facebook « Gilets Jaunes Infos » montre plusieurs personnes qui, en apercevant le chef de l’Etat se promener aux Tuileries avec son épouse Brigitte, se mettent à chanter « On est là » — l’air de ralliement des « gilets jaunes » –, scandent « Macron démission » et « tu vas virer ».

Celui qui filme, et que les gardes du corps tentent d’éloigner, s’exclame avec stupéfaction « c’est incroyable, on tombe sur la bête noire ».

Le petit groupe de « gilets jaunes » se met à suivre le couple présidentiel, couvrant par ses huées les appels au calme du président qui décide alors de venir leur parler.

« Pourquoi vous avez remis la Brav, c’est des violents », lui crie l’homme qui filme, en ajoutant « vous êtes mon employé », ce à quoi Emmanuel Macron répond « c’est pas le président de la République qui fait ça » et « y en a chez vous qui sont violents ».

« On est un jour férié, je me balade avec mon épouse et vous m’interpellez », regrette-t-il.

Les Brav (brigades de répression de l’action violente), des unités à moto, ont été remises en service pour intervenir lors des manifestations des « gilets jaunes ».

« Soyez cool », répond le président en souriant, ce qui détend l’atmosphère. « On a respiré du gaz à mort y a une heure », répond l’homme qui filme, allusion sans doute à la manifestation parisienne pour l’hôpital marquée par des heurts avec les forces de l’ordre.

« Vous n’êtes pas des modèles de respect non plus », lui réplique Emmanuel Macron, « il y en a chez vous qui sont violents », « les gens, ils en ont marre des samedis » de manifestation, poursuit-il.

« Mais vous savez qu’il y a des problèmes », rétorque le « gilet jaune », en citant « le pouvoir d’achat, la justice fiscale » mais aussi l’affaire Balkany et la réforme des retraites.

« Pourquoi la police s’est mise là, parce que vous n’avez pas fait que manifester, ça a cassé massivement », fait valoir le président, sous les protestations du petit groupe qui lui lance « tu vas pas dans les manifs ! ».

« Le sentiment d’injustice, je l’entends », argumente le chef de l’Etat.

Visiblement ravi d’avoir pu parler au chef de l’Etat, le « gilet jaune » le remercie et s’écrie « j’arrive même pas à le maudire ». « Tant mieux ! », lui répond le chef de l’Etat.

« Il ne va pas nous jouer les François Hollande, a déploré Christian Jacob. On n’est pas un homme normal lorsqu’on est président de la République, on sait pertinemment qu’un jour de manifestations, aller se promener au jardin des Tuileries, on prend le risque de confrontation ».

Selon Jean-Luc Mélenchon, même si « ça n’est pas bien méchant », l’incident est révélateur de « l’état de dégradation des relations dans ce pays du président avec les gens ».

« Il aime convaincre », a estimé Anne-Christine Lang, députée LREM de Paris sur LCI.

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