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Série noire sur les massifs de Haute-Savoie, endeuillés par sept décès

Sept amateurs de sensations fortes et de grands espaces sont morts sur les massifs de Haute-Savoie durant la seule journée du 14 juillet, une « série noire » que les secours en montagne expliquent en premier lieu par un manque de vigilance.

Au total, ce sont quatre alpinistes, deux parapentistes et un randonneur qui ont perdu la vie lors de quatre accidents distincts sur les cimes du département, où 36 décès avaient été comptabilisés au cours de l’été 2018 (derniers chiffres connus), tous sports confondus.

Le dernier drame survenu le jour de la fête nationale tient au dévissage de deux alpinistes italiens de 66 et 67 ans.

Leurs corps ont été découverts mercredi matin au pied de la face nord d’un sommet du massif du Mont-Blanc par les secours en montagne lors d’une reconnaissance en hélicoptère.

Originaires de Gênes, les deux alpinistes avaient entrepris mardi matin l’ascension du mont Maudit, un sommet culminant à 4.500 mètres d’altitude. La cordée l’avait abordée par son versant italien en empruntant l’arête Kuffner.

Selon le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix, chargé de l’enquête, l’accident s’est joué à la descente alors que le duo, encordé, se trouvait côté français, sur une pente rendue difficilement lisible par une importante nébulosité.

Quelques minutes plus tôt, vers 17H00, l’un des alpinistes avait contacté sa famille pour lui indiquer qu’il restait encore trois heures de course à la cordée pour boucler son itinéraire.

« Il y avait pas mal de nuages sur le massif. Ils ont dévissé et chuté d’au moins 300 mètres », a précisé Stéphane Bozon, le commandant du PGHM de Chamonix, qui a été alerté mardi dans la nuit par les secours italiens du Val d’Aoste de la disparition des deux sexagénaires.

« Le mont Maudit est devenu plus raide et englacé en raison du réchauffement climatique. La moindre erreur est fatale », a poursuivi le lieutenant-colonel Bozon, en rappelant que onze décès ont été dénombrés dans le massif du Mont Blanc depuis la mi-mai.

Auparavant, la journée avait été endeuillée par trois autres accidents, parmi lesquels la chute mortelle d’un Néerlandais de 40 ans et d’une Française de 30 ans qui pratiquaient l’alpinisme dans le massif des Aiguilles Rouges, un sommet situé dans la vallée de Chamonix.

Un peu plus tôt, à la mi-journée, c’est un randonneur de 71 ans qui perdait la vie à 2.400 mètres d’altitude sur un « sentier aérien » situé à proximité du sommet du Mont de Grange, dans le massif du Chablais.

– Fautes techniques –

Mais cette dramatique série ne frappait pas que les pratiquants d’alpinisme: vers 18H00, toujours dans le Chablais, ce sont deux parapentistes de 48 ans qui étaient retrouvés morts à la suite d’un incident de vol.

Les deux hommes, un moniteur et son client qui survolaient la commune de La Chapelle-d’Abondance à bord d’un parapente biplace, s’écrasaient accidentellement sur le toit d’une habitation après que leur voile se fut mise en torche.

« La montagne est encore praticable dans de bonnes conditions », explique Stéphane Bozon, qui refuse de parler de « série noire » malgré une mortalité « presque multipliée par deux » entre le 11 mai et le 10 juillet sur le seul massif du Mont Blanc, par rapport à cette même période en 2019.

Le gendarme rappelle que les accidents mortels constatés ces dernières semaines ont « davantage » été causés par « des fautes techniques ou de mauvaises analyses des stratégies de courses ».

« Avec le dérèglement climatique, la roche se fissure et il faut être très vigilant à l’endroit où l’on pose les mains. Il faut aussi aborder chaque course en actualisant ses connaissances de la montagne, qui ne sont plus les mêmes qu’il y a vingt ans », conseille-t-il.

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