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au quatrième jour, l’espoir d’un accord

Les dirigeants européens se retrouvent lundi après une pause de quelques heures, au quatrième jour d’un sommet marathon à Bruxelles où la possibilité d’un accord sur un vaste plan de relance économique destiné à amortir les effets de la pandémie se dessine, sur fond d’ambitions revues à la baisse.

Les discussions reprennent « avec les espoirs possibles d’un compromis », a déclaré le président français Emmanuel Macron à son retour au sommet lundi à la mi-journée.

Mais « rien n’est encore acté, je resterai donc extrêmement prudent », a-t-il ajouté.

La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté exprimé « l’espoir qu’un accord puisse être trouvé aujourd’hui, du moins qu’un accord est possible ». Les deux dirigeants sont arrivés à quelques minutes seulement d’intervalle.

Les 27 doivent entamer vers 16H00 (14H00 GMT) leur quatrième jour de négociations , après s’être séparés au petit matin, vers 6H00. Le sommet, qui a commencé vendredi matin, est le plus long depuis celui de Nice en décembre 2000.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, médiateur du sommet, va présenter un nouveau projet de compromis aux capitales, moins ambitieux que la proposition initiale.

De sources concordantes, il devrait proposer de revoir à la baisse la part de subventions dans le plan de relance, chiffré à 750 milliards d’euros: 390 milliards, contre 500 milliards prévus au départ. Le reste serait constitué de prêts.

« Tant qu’on n’arrivait pas à bien définir quel était le montant du fonds de relance, on ne pouvait pas avancer », a souligné une source européenne.

– ‘Plus optimiste’ –

La réduction de ce volume est un nouveau pas en direction des pays dits « frugaux » (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche) et de la Finlande, qui bloquent tout accord depuis le début.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, le plus difficile à convaincre, a reconnu que des progrès avaient été faits.

« Nous n’avons pas encore trouvé d’issue, cela peut encore échouer. Mais je suis plus optimiste que je ne l’étais cette nuit à un moment donné, où je me suis dit: c’est fini », a-t-il expliqué lundi matin.

De sources concordantes, le dîner a été mouvementé, marqué par le haussement de ton d’Emmanuel Macron pour dénoncer la mauvaise volonté et les « incohérences » des frugaux.

Il a fustigé le comportement de Sebastian Kurz et comparé Mark Rutte à l’ex-Premier ministre britannique David Cameron, adepte d’une ligne dure lors des sommets européens, soulignant que « ce genre de positionnement finissait mal », en référence au Brexit.

« Il y a eu une passe très dure. Le Président suivi par la chancelière a tapé du poing sur la table », a-t-on indiqué de source française.

Une autre source européenne a estimé que les frugaux ont « joué la montre ».

– ‘Défiance’ –

Au moment où une récession historique frappe l’Europe, les réticences des frugaux menacent de faire capoter un plan massif de soutien à l’économie, qui profiterait avant tout aux pays du Sud comme l’Italie et l’Espagne, les plus touchés par l’épidémie.

Le fonds mis sur la table des négociations est constitué par une capacité d’emprunt de 750 milliards d’euros et adossé au budget à long terme de l’UE (2021-2027) de 1.074 milliards d’euros.

L’unanimité nécessaire des 27 Etats membres rend un accord particulièrement difficile.

Les frugaux, adeptes de l’orthodoxie budgétaire, s’inquiètent de la bonne utilisation des fonds distribués.

Lors du dîner, Charles Michel a exhorté les 27 à s’entendre pour ne pas présenter le « visage d’une Europe faible, minée par la défiance ».

Il a multiplié tout au long du sommet les gages en faveur des frugaux, par exemple en tentant de répondre à la demande de Mark Rutte de valider à l’unanimité des 27 les plans de relance présentés par chaque pays en contrepartie des aides. Il est prévu également que les rabais obtenus par cinq pays (les frugaux, ainsi que l’Allemagne), qui jugent leurs contributions nettes au budget de l’UE disproportionnées, soient maintenus, voire renforcés.

D’autres points restaient à régler dans les prochaines heures: l’ancrage du budget dans la lutte contre le changement climatique, mais aussi le lien entre les aides européennes et le respect de l’Etat de droit. Une mesure soutenue par de nombreuses capitales et notamment par La Haye, mais qui hérisse Budapest et Varsovie.

Le Premier ministre Viktor Orban s’y est vivement opposé dimanche, accusant même son homologue néerlandais de vouloir le « punir financièrement », alors que les violations présumées de la liberté de la presse et des normes démocratiques en Hongrie sont toujours en cours d’évaluation par l’UE.

L’épine dorsale du paquet, le budget pluriannuel de l’UE, n’a lui toujours pas été disséquée.

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