deux adolescents incarcérés pour un guet-apens homophobe

Deux adolescents de 16 et 17 ans ont été incarcérés provisoirement vendredi, soupçonnés d’avoir dépouillé et violemment frappé, près de Bordeaux, un trentenaire attiré dans un « guet-apens » à partir d’un site de rencontres gay, a annoncé lundi la police de la Gironde.

La victime âgée de 34 ans, s’est vu prescrire 20 jours d’ITT à la suite de son agression, le 11 juillet à Talence, près de Bordeaux, au cours de laquelle elle avait perdu connaissance, a indiqué la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de la Gironde dans un communiqué.

Joint par l’AFP, le parquet de Bordeaux a souligné « le caractère homophobe » de l’agression.

Ce jour-là, le trentenaire avait convenu d’un rendez-vous dans un parc, avec un internaute rencontré sur un site de rencontres LGBT. En réalité, un « guet-apens » selon la police, car « les violences débutaient immédiatement » après l’arrivée d’un troisième homme.

Le trentenaire a alors reçu « de multiples coups de la part des deux invididus proférant dans le même temps des injures à caractère homophobe », a relaté la police, ajoutant que la victime s’est fait dépouiller de sa sacoche, de bijoux et de son téléphone portable.

Les enquêteurs ont pu remonter à un premier suspect identifié comme le titulaire de la ligne ayant permis de fixer le rendez-vous, un mineur déjà connu pour une « grave série de vols avec violences commis en réunion » début 2020.

Arrêté et placé en garde à vue, le jeune mis en cause a « partiellement » reconnu les faits, en assurant néanmoins avoir agi « sous l’emprise menaçante d’un invididu qui l’aurait obligé à fomenter ce guet-apens », a rapporté la DDSP.

Identifié et interpellé à son tour, le complice présumé, lui aussi mineur, a également reconnu les faits, en avançant, lui, « qu’il s’agissait dans un premier temps d’un rendez-vous pour simplement frapper la victime ». Devant les enquêteurs, il a dit tout ignorer de l’orientation sexuelle de la victime, et rejeté la responsabilité de l’organisation du guet-apens sur le premier mis en cause.

A l’issue de leur garde à vue, les deux mineurs ont été mis en examen vendredi au tribunal de Bordeaux pour vol avec violence ayant occasionné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours, a indiqué à l’AFP le parquet.

« Même si la qualification ne prévoit pas l’aggravation +en raison de l’orientation sexuelle+ (une circonstance aggravante, nlr), la peine de 10 ans étant déjà encourue rien que sur la qualification retenue, il est acquis que l’agression revêtait un caractère homophobe », a expliqué le parquet.

Ils ont été incarcérés, l’un en détention provisoire et l’autre dans l’attente d’un débat différé, devant le juge des libertés et de la détention (JLD), qui doit se tenir mardi, a-t-il précisé.