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première journée d’auditions au CSA

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a auditionné lundi les quatre premiers candidats à la présidence de France Télévisions, une ancienne de France 4, un journaliste du service des sports, un ancien cadre de Radio France et le patron de la télévision belge RTBF.

Sandrine Roustan, 50 ans, spécialiste de la production TV passée par la direction des programmes de France 4 (qu’elle souhaite maintenir à l’antenne), aujourd’hui embauchée par un grand groupe de médias chinois, a ouvert le bal.

« Il faut arrêter de ressusciter des programmes d’outre-tombe et réduire le nombre de programmes étrangers sur nos antennes », a lancé Sandrine Roustan, qui souhaite « débrider la créativité en interne », également à travers la production de podcasts.

Interrogée sur sa stratégie financière par le président du CSA, Roch-Olivier Maistre, Sandrine Roustan a souligné qu’elle entendait renégocier avec l’Etat la baisse des moyens alloués à la télévision publique.

Michel Goldstein a placé de son côté son projet sous le signe de l’e-sport, pour attirer les jeunes sur la TV publique et du sport en général, devenu selon lui « le maillon faible » de France Télévisions.

Plusieurs membres du Conseil lui ont rétorqué que la diffusion de l’e-sport – les compétitions de jeux vidéos – n’avait pas encore trouvé son modèle économique.

M. Goldstein a également proposé un « changement radical de management » pour se baser dorénavant sur la « bienveillance », avec des mesures contre les discriminations.

Parité et diversité sont également au coeur du projet de Serge Schick, ex-directeur de la stratégie de Radio France, qui veut aussi « donner une nouvelle impulsion à la création ».

Côté programmes, il propose « le renforcement de l’investigation » et « l’arrêt nécessaire des programmes d’infotainment ».

Il souhaite aussi « réfléchir sans tabou à l’évolution de la publicité » et prône la réintroduction d’un écran publicitaire après 20H.

En fin de journée, Jean-Paul Philippot, patron de la RTBF s’est prévalu de ses bons résultats au sein du groupe belge et a insisté sur la place de France Télévisions au sein de la francophonie.

Indiquant candidater pour « sortir de sa zone de confort », il a souligné « l’avance numérique » du groupe belge, expérience qu’il souhaite mettre à profit chez France TV avec le lancement d’une nouvelle plateforme destinée aux jeunes d’ici 2022.

Il souhaite aussi que le groupe se renforce « dans l’expertise numérique et la donnée ».

Cette élection est scrutée avec « autant d’espérance que d’inquiétude » par le secteur, a souligné l’Union syndicale de la production audiovisuelle.

La procédure se veut transparente, avec des projets rendus publics et des auditions diffusées en partie sur le site du CSA, pour éviter les couacs de la précédente nomination, très critiquée pour son opacité et même contestée en justice par des syndicats du groupe.

Quatre autres candidats seront auditionnés mardi. Outre Delphine Ernotte, qui pourrait être la première présidente à enchaîner deux mandats, sont attendus l’ancien patron de RTL Christopher Baldelli, le syndicaliste de France Télévisions Serge Cimino et Pierre-Etienne Pommier, conseiller numérique de La République en marche à l’Assemblée (LREM).

Le vainqueur sera désigné par un vote à la majorité de six membres du CSA, le septième, Hervé Godechot, ne pouvant pas légalement participer au processus en sa qualité d’ancien de France Télévisions.

Le CSA donnera au plus tard vendredi 24 juillet le nom du futur président de la TV publique, nommé pour un mandat de 5 ans.

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