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l’eau et la nourriture plus accessibles pour les migrants selon des associations, la préfecture nuance

Dix jours après la visite du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à Calais, une large partie des 500 migrants évacués sont revenus dans la ville et survivent dans des conditions « intolérables », pour certains sans eau potable, douches ou nourriture, ont alerté mardi plusieurs associations.

La préfecture du Pas-de-Calais et l’association mandatée par l’Etat dans la zone nuancent cependant cet avis, soulignant que deux points de distribution alimentaire sur trois sont toujours en fonctionnement, tout comme le circuit « permettant de conduire les personnes vers les douches ».

Dans cette ville du Pas-de-Calais et ses alentours, des centaines de migrants « n’ont aujourd’hui plus d’accès à l’eau potable, aux douches, à l’alimentation », accusent d’un côté Médecins du monde, Amnesty International, Médecins sans frontières, le Secours catholique et la Cimade, qui s’alarment de cette situation dans une lettre ouverte à M. Darmanin.

Le nouveau locataire de la place Beauvau s’est rendu à Calais le 12 juillet, pour annoncer le lancement d’une « cellule franco-britannique de renseignement » contre les passeurs de migrants qui exploitent leur volonté de traverser la Manche.

Deux jours avant, plus de 500 migrants regroupés dans une zone industrielle dite « zone des dunes » avaient été évacués vers différents centres d’accueil et de rétention administrative.

« Près de la moitié étaient déjà de retour le lendemain » et « beaucoup d’autres » ont regagné le Calaisis depuis, écrivent les associations.

Privées de leurs tentes – détruites – ces personnes sont confrontées à « l’arrêt de la principale distribution alimentaire et du dispositif de douches » qui existaient sur place. Les robinets d’eau potable dans la zone industrielle sont eux « inaccessibles, en raison de la présence policière » pour empêcher une reformation du campement.

Mais selon le préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry, « deux sites de distribution de repas (sur les trois habituels) fonctionnenent aujourd’hui et permettent de distribuer environ 1.000 repas par jour ».

« Nous avons aussi un dispositif d’accès à des douches par des navettes (…) et la fréquentation est restée la même depuis plusieurs semaines avec environ 150 douches par jour », a-t-il assuré mardi soir à l’AFP.

Par ailleurs, « deux fois par semaine, nous proposons des mises à l’abri dans des centres d’hébergement » et avons « déjà pris en charge 5.800 » personnes depuis août 2017, a-t-il poursuivi.

La zone fermée « était en train, par une présence qui commençait à s’enraciner, de prendre la forme de ce qui pouvait constituer un nouveau bidonville » à proximité d’habitations, a-t-il expliqué.

Selon l’association La Vie Active, mandatée par l’Etat à Calais, le site fonctionnel le plus proche est situé à environ 2 km.

« On observe des bascules de gens qui passent d’un site à l’autre », et si ces changements peuvent « jouer sur les répartitions par ethnies » et créer des « tensions », « on n’a pas noté de dégradation de la situation », à ce stade, a dit à l’AFP le directeur général de cette association, Guillaume Alexandre.

Les associations signataires de la lettre réclament elles au ministre de « changer de paradigme » sur la situation à Calais, éternel point de rassemblement pour les nombreux migrants qui espèrent réussir à rejoindre le Royaume-Uni.

« L’expérience de ces 30 dernières années montre que la réponse brutale des évacuations policières quotidiennes n’apporte aucune solution digne, aucun règlement, strictement rien, sinon des souffrances supplémentaires », écrivent-elles.

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