in

Un employé funéraire de Miami met sa vie entre parenthèses pour les morts du coronavirus

Bradley Georges a mis sa vie entre parenthèses depuis qu’il s’occupe des victimes du coronavirus qui s’accumulent dans la société de pompes funèbres pour laquelle il travaille en Floride. Mais il ne regrette pas son isolement, car la pandémie « est plus grande que nous ».

« C’est dur mentalement, croyez-moi. Mais je comprends de ne pas voir ma famille et mes amis », dit cet employé de la société Van Orsdel à Miami, dans le sud de l’Etat.

Avec plus de 5.000 décès depuis le début de l’épidémie et plus de 10.000 nouveaux cas chaque jour, un quart d’entre eux dans la ville de Miami, la Floride est le nouvel épicentre du coronavirus aux Etats-Unis avec le Texas et l’Arizona.

Bradley Georges est si proche du virus qu’il n’a pas eu de contact avec sa mère depuis cinq mois. Il a déménagé dans une sorte de buanderie à l’arrière de la maison qu’il partage avec son frère et a cessé de voir toute sa famille. Il le fait pour la protéger.

« C’est mon devoir de servir les autres et je comprends parfaitement l’époque que nous vivons », insiste le jeune homme de 26 ans.

« Ce n’est pas à propos de moi. Cette pandémie est plus grande que moi, elle est plus grande que nous tous », explique-t-il.

La situation en Floride est grave. Les hôpitaux sont à court de lits, l’antiviral remdesivir – utilisé dans le traitement des patients gravement atteints – est rare, les files d’attente pour les tests de Covid-19 sont longues et les résultats prennent jusqu’à 10 jours pour être connus, ce qui empêche les gens de s’isoler à temps pour ne pas contaminer les autres.

– « Entrepôts alternatifs » –

Miami connaît un hausse de 25 à 30% de décès, estime Donald Van Orsdel, président de l’entreprise de pompes funèbres qui porte son nom, la plus importante de Miami avec cinq succursales.

Malgré cette augmentation, sa société célèbre moins de funérailles en raison de craintes de contagion, et les familles des défunts optent souvent pour une simple crémation.

« Nous avons eu des funérailles traditionnelles, mais rien de comparable à ce que c’était » avant la pandémie, explique à l’AFP M. Van Orsdel.

Et en raison des retards dans l’octroi de permis d’incinérer, l’homme d’affaires envisage des « entrepôts alternatifs » car ses unités de conservation sont pleines.

A Tampa, sur la côte ouest de la Floride, la morgue municipale s’est équipée il y a dix jours de six conteneurs réfrigérés face à l’accumulation des décès. La ville de Miami avait fait quelque chose de similaire en avril.

La Floride a une concentration alarmante de personnes à risque du coronavirus car de nombreuses personnes âgées y prennent leur retraite, attirées par le climat subtropical.

Vingt pour cent de sa population a plus de 65 ans, selon une étude de la société spécialisée Population Reference Bureau datant de 2019.

Et, souligne M. Van Orsdel, la plupart des défunts qui passent par ses chambres funéraires sont des seniors.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

    Les Nobel à leur tour chamboulés par le coronavirus

    vaste opération de police dans une ville frontalière