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Zepeda, le suspect chilien, mis en examen pour assassinat et placé en détention

Nicolas Zepeda, soupçonné d’avoir tué son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki en 2016 à Besançon et extradé jeudi par le Chili, a été mis en examen pour assassinat vendredi et placé en détention provisoire.

Lors de l’audience devant la juge des libertés et de la détention (JLD), Nicolas Zepeda, 29 ans, a une nouvelle fois clamé son innocence.

« Je suis sur le territoire français et je m’engage à me présenter à toutes les convocations », a-t-il déclaré, s’exprimant avec calme à la barre. « Je n’ai jamais commis de violence ni exercé la moindre pression sur quiconque et je m’engage à ce que ça continue. »

Son avocate, Me Jacqueline Laffont, qui a défendu notamment Nicolas Sarkozy par le passé, a demandé que son client puisse être placé sous contrôle judiciaire dans un appartement AirBnB à Paris que louerait son père, un magnat des télécoms.

« Il avait les moyens de quitter le Chili, il ne l’a jamais fait, a-t-elle souligné. Il est resté là-bas, il s’est présenté à toutes les audiences. Quand son extradition a été prononcée, il est allé pointé, il a attendu et aujourd’hui, il est là. S’il y avait eu un risque de fuite, il l’aurait pris. Nous avons un logement, vous pourrez récupérer ses passeports et son père propose de verser un cautionnement. »

Mais le procureur de Besançon Etienne Manteaux a considéré cette proposition très insuffisante. « Les éléments impliquant directement M. Zepeda dans l’assassinat de Narumi Kurosaki sont accablants », a-t-il rappelé.

– « Calculateur redoutable » –

« Au Chili (où le magistrat s’était rendu en avril 2019, ndlr), il avait usé de son droit au silence et il y a eu un refus catégorique de M. Zepeda de se soumettre à des analyses ADN. Ce n’est pas ce que j’appelle une coopération de M. Zepeda », a insisté M. Manteaux, évoquant un « calculateur redoutable ».

« On ne peut pas prendre le risque qu’il s’enfuie. La détention me paraît à ce jour le seul moyen de garantir sa présence » à un procès, a-t-il poursuivi.

La JLD s’est rangée à son avis et Nicolas Zepeda a été placé en détention à la maison d’arrêt de Besançon.

Me Sylvie Galley, avocate de la famille de Narumi Kurosaki, a rappelé que la jeune femme aurait dû fêter ses 25 ans jeudi. « Pour sa famille, cette journée anniversaire a été une journée de deuil. Ils sont effondrés car ils espéraient que des révélétions seraient faites. Ils voudraient supplier Nicolas Zepeda de leur révéler le lieu où est Narumi car la place de Narumi est près de ses parents », a-t-elle déclaré.

Selon M. Manteaux, un procès dans cette affaire est envisageable courant 2021.

Nicolas Zepeda est l’unique suspect dans la disparition de Narumi Kurosaki, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

L’étudiante japonaise de 21 ans vivait sur le campus universitaire de Besançon, où elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Zepeda était son ancien petit ami.

– Etudiante brillante –

Ils s’étaient rencontrés en 2014 au Japon, où il étudiait. Il en était tombé éperdument amoureux et l’avait même présentée à sa famille.

Mais peu avant la disparition de Narumi, les deux jeunes gens avaient pris leurs distances et l’étudiante japonaise avait débuté une nouvelle relation, suscitant la jalousie de Nicolas Zepeda qui se trouvait alors dans son pays.

Il s’était rendu début décembre 2016 à Besançon pour y voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, ils étaient rentrés ensemble dans le logement de Narumi.

Cette nuit-là, selon le procureur, plusieurs étudiants ont entendu « des hurlements de terreur, des cris ». Mais « personne n’a prévenu la police ».

D’après la géolocalisation de sa voiture de location, le 6 décembre 2016 à l’aube, le suspect s’était rendu dans une zone boisée, à l’est de Dole (Jura), où les enquêteurs pensent qu’il s’est débarrassé du corps.

Quelques jours plus tôt, le jeune homme avait acheté des allumettes et un bidon de produit inflammable.

Malgré d’importantes recherches, le corps n’a jamais été retrouvé.

Zepeda, dans un courrier envoyé aux autorités chiliennes, avait raconté être allé voir Narumi à Besançon début décembre 2016 et qu’ils s’étaient alors « rendu compte qu’ils étaient toujours amoureux ». Il disait avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre avec elle, mais affirmait être ensuite reparti seul.

Narumi était une étudiante brillante issue d’un milieu très modeste. Elle bénéficiait d’une bourse pour ses études au Centre linguistique appliqué (CLA) de Besançon.

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