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Le peloton ferme une parenthèse de 139 jours

Une parenthèse de 139 jours: le cyclisme mondial, à l’arrêt depuis la dernière étape de Paris-Nice le 14 mars, reprend son fil, samedi, avec les Strade Bianche en Italie et la première course française de l’été, la Route d’Occitanie.

Pendant près de cinq mois, le peloton a rongé son frein. Les coureurs se sont dépensés le plus souvent sur home-trainer puis, vers la mi-mai pour la plupart, ont retrouvé l’entraînement en extérieur. Retour sur une période inédite pour une étrange saison.

Un calendrier d’élite quasi-sauvegardé mais hyper-dense

Première victime du Covid-19, la course des Strade Bianche, sur les chemins de terre de Toscane surchauffés au coeur de l’été, marque aussi le retour du WorldTour.

Pour un peu, on pourrait croire la tradition respectée avec, pour suivre, Milan-Sanremo le 8 août.

Erreur. La mythique « classicissima » ne garde que la distance à peine augmentée (299 km tout de même !) et le final, par la Cipressa et le Poggio, pour rejoindre Sanremo. Pour le reste, elle doit changer de parcours à cause de l’interdiction de passage décrétée par plusieurs maires de la côte ligure pour ne pas ajouter aux difficultés de circulation pendant la période estivale.

L’Union cycliste internationale (UCI) a essayé de caser le maximum d’épreuves en une centaine de jours. Mais elle a enregistré des forfaits de la part de courses condamnées par la politique sanitaire de leurs pays respectifs, notamment en Allemagne, ou par l’effet de concurrence déjà exacerbée. Dans la période qui s’ouvre, les équipes seront sollicitées sur deux voire trois fronts simultanés.

La France au coeur du système

Nombre d’équipes ont cherché à limiter au maximum les déplacements, les coureurs aussi. Vincenzo Nibali, l’un des rares grands noms du peloton à faire l’impasse sur le Tour de France (29 août au 20 septembre), a opté pour un programme 100% italien, à l’exception du championnat du monde programmé le 27 septembre en Suisse.

Dans le même esprit, les formations des premiers favoris du Tour (Bernal pour Ineos, Roglic pour Jumbo) ont choisi la France pour installer un camp d’entraînement et pouvoir procéder aussi aux reconnaissances de parcours.

Début août, la Route d’Occitanie (Bernal, Froome, Pinot, Bardet) et le Tour de l’Ain (Bernal, Thomas, Roglic, Quintana) tirent bénéfice de la situation et affichent des plateaux d’exception. Tout comme le Dauphiné qui réunira à partir du 12 août la quasi-totalité des candidats au maillot jaune.

Car, plus que jamais, le Tour concentre les convoitises de la part des équipes, pour les étapes ou/et le classement général. Patrick Lefevere, le patron de Deceuninck, ne peut que l’admettre: « On sait le poids qu’a le Tour dans le cyclisme mondial. »

Froome, coronavirus: questions sans réponses

Pendant la pause forcée, aucune réponse n’a été apportée aux questions qui se posaient en début de saison. D’autres interrogations sont même venues s’ajouter. Ainsi pour Chris Froome, le Britannique quadruple vainqueur du Tour dont le transfert dans l’équipe Israël SN pour 2021 et les saisons suivantes a été annoncé le 9 juillet. Sera-t-il opérationnel au plus haut niveau après sa grave chute de juin 2019 ? Sera-t-il même sélectionné par son équipe Ineos, qui aligne déjà les deux derniers vainqueurs du Tour (Bernal, Thomas) ?

Au-dessus du peloton plane la menace d’une reprise tronquée. « Les risques existent, chaque course est à risque », a concédé dernièrement le président de l’UCI, David Lappartient, dans le journal italien La Gazzetta dello Sport.

L’UCI a d’ailleurs annoncé cette semaine durcir son protocole sanitaire. Au Tour de Burgos, qui se déroule depuis mardi, le public espagnol s’est habitué à voir à distance des coureurs, masqués hormis en course.

A l’écart des supporters et des médias, le cyclisme de haut niveau est entré dans sa bulle.

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