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« Risque élevé » de reprise de l’épidémie en France sur fond de canicule

Le Premier ministre a appelé mercredi les Français à se ressaisir pour éviter une reprise de l’épidémie de Covid-19, plaidant pour le port du masque malgré la canicule, qui devrait enfin se terminer jeudi.

« Je le dis avec une forme de gravité: si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler », a déclaré Jean Castex lors d’un déplacement au CHU de Montpellier, craignant un retour à un système de santé « sous tension ».

« C’est la raison pour laquelle (…), je vais demander aux préfets de se rapprocher des élus locaux pour étendre le plus possible l’obligation du port du masque dans les espaces publics », a-t-il ajouté, annonçant également un renforcement des contrôles sur le respect des règles.

Il faut « éviter par dessus tout un retour en arrière, un reconfinement important, c’est indispensable et c’est à notre portée », a encore martelé Jean Castex, en appelant à « être lucide » et « pour certains, nous ressaisir ».

Malgré la chaleur qui étouffe la France depuis jeudi, la population est appelée à respecter scrupuleusement les gestes barrières et la distanciation physique, ainsi que les consignes sur le port du masque. Parce que « l’épidémie ne prend pas de vacances », a insisté Emmanuel Macron, qui a présidé mardi matin un nouveau Conseil de défense pour faire le point sur l’épidémie.

Depuis lundi, les masques sont obligatoires à l’extérieur dans de nombreux endroits de Paris et sa région, comme dans de nombreuses villes de France. Mais par grande chaleur « le masque est horrible à supporter », se plaint Jean Vion, 59 ans, rencontré par l’AFP à Lille.

« La circulation du virus s’intensifie, notamment chez les jeunes et dans certaines régions, dans les métropoles de Paris et Marseille », a insisté lundi soir la Direction générale de la Santé (DGS) dans un communiqué, alors que le nombre de cas positifs au Covid-19 a augmenté de 10.800 en une semaine.

Interrogé mardi sur France Inter, le chef du service de réanimation médico-chirurgicale à l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches, le professeur Djillali Annane a indiqué avoir constaté « une dynamique de nouvelles contaminations » qui « dépasse largement aujourd’hui les clusters identifiés ».

« Dans quinze jours ou trois semaines, on risque de commencer à avoir des tensions en réa, si on ne fait rien tout de suite », a-t-il mis en garde.

– La canicule, presque finie –

Sur le front de la canicule, 15 départements demeurent en vigilance rouge et 51 en orange, et les températures restaient très élevées mardi, avec 35/36°C en région parisienne et en Normandie, et jusqu’à 37°C dans la Meuse.

Mais avec l’arrivée d’une dégradation orageuse, « jeudi la baisse des températures se généralisera à l’ensemble du territoire. La canicule prendra fin », a assuré Météo-France.

En attendant, « il y a aujourd’hui un effet canicule sur nos patients au niveau des urgences et du SAMU », a souligné sur RTL le docteur Patrick Goldstein, directeur des urgences du CHU de Lille.

« Dans la région, on n’a pas l’habitude de ces températures. On a l’impression que ça augmente d’une année sur l’autre, et surtout que ça dure plus longtemps. J’ai un ventilateur chez moi pour la nuit, il faut s’habituer au bruit mais c’est très difficile de s’endormir », témoigne Nordine Haïf, 60 ans, rencontré sur la Grand Place de Lille.

La multiplication des vagues de chaleur est un des marqueurs les plus clairs du réchauffement de la planète et même si ce nouvel épisode n’aura pas atteint l’intensité de ceux de 2019, avec un record à 46°C, ni la longueur de la canicule historique de 2003, il devrait se classer dans les 5 plus sévères subis par le pays.

Sur les places et les quais de Strasbourg, les bancs à l’ombre sont pris d’assaut par des groupes d’amis, des couples ou des personnes seules qui cherchent un peu de fraîcheur.

Dans le centre-historique de la capitale alsacienne, Myriam Vandermersch, touriste lilloise, lit un recueil de nouvelles à l’ombre d’un arbre. « Je passe du temps au parc et prends plusieurs douches tièdes par jour », explique la jeune femme qui affirme que la chaleur est « beaucoup moins difficile à vivre que dans le Nord ».

« Je suis tombé malade du Covid-19 alors qu’on entrait en plein dans le pic de la canicule, mercredi dernier », raconte Nicolas Turcev, 27 ans, étudiant rencontré à Paris.

« Le soir, je suis rentré du travail et j’ai ressenti une grande fatigue, plutôt inhabituelle. Le lendemain, le thermomètre indiquait 38 degrés. Par précaution, j’ai décidé de me mettre en télétravail. Le plus dur, dans cette chaleur, a été d’essayer de faire baisser la fièvre et de refroidir mon corps », a-t-il dit à l’AFP.

bur-aje-abd-il/fpo/cbn

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