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à Aulnay-sous- Bois, un tournoi de foot populaire à l’heure du Covid

Décriés pendant le confinement pour avoir participé à des matches de foot « sauvages », les jeunes issus des quartiers ont montré lors de la « CAN » d’Aulnay-sous-Bois, dont la finale s’est disputée mercredi, qu’organiser un tournoi populaire était possible tout en insistant sur les règles sanitaires.

À l’entrée du stade en béton de la « Cité des 3000 » d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Aboubakar, maillot du Mali sur le dos, est intraitable.

« Pas de masque, pas de finale », prévient ce bénévole de l’Association pour les Jeunes par l’Insertion et la Solidarité (Ajis), qui organise la deuxième édition de la « CAN d’Aulnay », dérivée de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), rebaptisée Coupe d’Aulnay des Nations.

D’abord prévue mardi, la finale entre le Mali et l’équipe du « Reste du monde  » s’est finalement disputée 24 h plus tard en raison des intempéries.

« Le coup d’envoi est à 19h pour terminer le match avant celui du PSG », indique Jeff Mathurin, président de l’Ajis et organisateur de cette CAN, dont la cérémonie de clôture sera abrégée pour permettre à chacun de s’installer devant un TV pour suivre la Ligue des Champions.

Tenant du titre, le Mali s’est à nouveau imposé (5-2), sous les yeux du joueur de l’équipe de France Moussa Sissoko, originaire d’Aulnay-sous-Bois, qui a donné le coup d’envoi fictif de la rencontre.

« J’avais à cœur d’assister à ce match », a expliqué le milieu de terrain de Tottenham. « J’ai grandi ici. J’ai joué des milliers de matches sur ce terrain, j’étais là tous les jours quand j’étais petit », s’est rappelé le finaliste de l’Euro 2016, dont les parents sont d’origine malienne.

« En plus le Mali est en finale donc c’est parfait ! », s’est amusé Sissoko, qui compte 62 sélections avec les Bleus.

– 15 000 masques distribués –

Depuis le 23 juillet, seize équipes, composées de sept joueurs représentants des pays africains, se sont affrontées sur le terrain surnommé « Le Béton », où des gradins d’une capacité de 600 places ont été installés pour structurer l’évènement.

« Cette année on a la chance d’avoir le soutien de la ville, qui nous accompagne au niveau logistique et sanitaire », précise Jeff Mathurin.

« On a tout fait pour organiser cette CAN dans les meilleures conditions possibles, en prenant en compte les risques sanitaires », insiste le bénévole, qui assure que l’association a distribué 15.000 masques au fil de la compétition.

Du gel hydroalcoolique était également à la disposition du millier de spectateurs présent et des messages de prévention du Ministère de la Santé étaient régulièrement diffusés sur les sonos du stade.

« C’est normal, on a pas le choix si on veut que ce genre d’événement soit maintenu, souligne Fathia, supportrice du Maroc venue encourager l’équipe du +Reste du monde+. C’est important pour nous, surtout après les mois compliqués qu’on vient de passer. »

Dans les tribunes, d’où partent feux d’artifices et fumigènes, le service de sécurité reprend les récalcitrants au masque, souvent sans succès. Les masques sont plus souvent posés sur le menton que sur la bouche.

« Malheureusement, on ne peut pas être derrière chaque jeune pour vérifier s’il respecte les consignes », regrette Jeff Mathurin en voyant plusieurs masques sous les mentons.

– « Rien à voir avec des matches sauvages » –

« Dans l’ensemble, les mesures sanitaires sont respectées », constate Youssouf Kamara, référent « CAN » de la municipalité, qui assure que « cela n’a rien à voir avec des matches sauvages ».

Ces rencontres « illégales » pendant le confinement et la période de déconfinement qui a suivi avaient réuni plusieurs centaines de personnes à Strasbourg, en région parisienne et dans les Landes notamment, où deux joueurs de Ligue 1 avaient participé au mois de mai.

« Cet événement fonctionne et les jeunes sont demandeurs », reconnaît le service événementiel d’Aulnay-sous-Bois, « une ville de foot » selon Brandon Musungu, Congolais d’origine qui porte le maillot du « Reste du monde ».

« Cette équipe prouve qu’Aulnay est une ville ouverte, unie, peu importe les nationalités. C’est une fierté », apprécie le défenseur après la rencontre, où il a fait équipe avec des Algériens, Béninois ou encore Ivoiriens.

« Mais désolé je dois y aller maintenant, je vais rater le début du match du PSG sinon », s’excuse-t-il, prêt à disputer son deuxième match de la journée, cette fois-ci dans la peau d’un supporter.

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