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Jospin invite « la gauche écologiste » à se rassembler en 2022

L’ancien Premier ministre PS Lionel Jospin invite mercredi, dans une interview à L’Obs, « la gauche écologiste » à se rassembler pour « peut-être » gagner la présidentielle de 2022 face à Emmanuel Macron qui l' »intrigue » et l' »inquiète ».

« La gauche écologiste rassemblée a le potentiel pour être présente au second tour et peut-être gagner », affirme M. Jospin, mais « les mouvements, les partis et les leaders qui (l’)animent devront montrer une grande capacité de désintéressement et le sens de l’intérêt général. Car nul d’entre eux ne pourra gagner en s’isolant ».

L’ancien chef du gouvernement, qui avait quitté la politique au soir de sa défaite au premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002, n’est plus membre du Conseil constitutionnel depuis 2019 et n’est donc plus soumis au devoir de réserve. Il s’apprête à publier un livre, « Un temps troublé » (Seuil), consacré à la période politique ouverte en 2017″.

« J’essaie d’analyser pourquoi le système s’est affaibli et comment un homme alors peu connu des Français (Emmanuel Macron) a su se faire élire en promettant l’avènement d’un +nouveau monde+ ». Mais cette « chimère d’un nouveau monde s’est évanouie. Un paysage politique stable et répondant aux attentes des Français n’a pas succédé à celui qui s’est défait ».

S’il reconnaît à M. Macron d’être « énergique et talentueux, ayant le sens du moment opportun, le kairos, comme disaient les Grecs anciens », il estime également que celui-ci s’est « peut-être leurré sur sa force véritable ». « Il m’intéresse, m’intrigue et m’inquiète », affirme-t-il.

« Le logiciel du président est à mes yeux anachronique. Il a mené jusqu’ici une politique économique et sociale déséquilibrée », « sa méthode politique, celle de la verticalité, est également d’un autre âge » et il a « accentué la pente présidentielle de notre régime politique ».

« Si le président Macron est candidat à sa réélection, le pronostic est plutôt qu’il l’emporte », ajoute-t-il, tout en reprochant au chef de l’Etat d' »instituer le Rassemblement national en un adversaire partenaire ».

Pour Lionel Jospin, « le message socialiste reste adapté à l’époque », mais le PS « doit retrouver de l’éclat. Pour réunir les Français, une gauche sociale et écologique doit se construire et se montrer audacieuse et réaliste. L’incantation ne suffira pas », affirme-t-il.

L’interview a suscité plusieurs réactions positives à gauche. Le député et porte-parole du PS Boris Vallaud a salué sur Twitter « cette nouvelle contribution au débat socialiste ».

Adrien Quatennens, numéro 2 de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon – auquel Lionel Jospin réserve des mots bienveillants tout en avertissant d’un possible « conflit entre son intelligence et son tempérament » – a aussi tweeté: « Je n’ai pas connu Lionel Jospin mais, en achevant la lecture de cette interview, je le regrette. La solidité de son analyse en fait l’une des paroles les plus conséquentes de cette rentrée politique ».

David Cormand, eurodéputé et ex-secrétaire national d’EELV, formation dont M. Jospin salue l' »accomplissement heureux » des élections municipales, a applaudi une « interview solide d’une très grande lucidité » qui « se détache des contingences du commentaire et de l’anecdote » et « permet de tracer des perspectives ».

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