Le gouvernement de transition du Soudan et un puissant groupe rebelle qui contrôle de larges pans du sud agité du pays ont déclaré vendredi qu’ils avaient accepté de reprendre les pourparlers de paix, une évolution qui renforce l’espoir de mettre fin aux guerres civiles qui durent depuis des décennies.
Cet engagement intervient quelques jours après que le gouvernement a conclu un accord avec d’autres groupes rebelles pour réprimer les conflits découlant du règne d’Omar el-Béchir.
Le Mouvement de libération du Soudan-Nord, dirigé par Abdel-Aziz al-Hilu, et le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok ont signé jeudi une lettre d’intention conjointe dans la capitale éthiopienne d’Addis Abada, soulignant la « nécessité » de trouver « une juste une solution politique »aux conflits. Elle ne précisait pas quand les pourparlers reprendraient.
Négocier la fin des rébellions dans les provinces lointaines du Soudan a été un objectif crucial pour le gouvernement de transition, qui a pris le pouvoir après que l’armée a renversé el-Béchir en avril de l’année dernière, après des mois de manifestations en faveur de la démocratie. Les autorités à court de liquidités tiennent à réduire les dépenses militaires, qui représentent 80% du budget national.
La faction d’Al-Hilu du Mouvement de libération du Soudan-Nord, également connue sous le nom de SLPM-Nord, est le plus grand groupe rebelle du Soudan. Il s’est engagé dans des séries précédentes de pourparlers de paix, mais est resté sceptique quant au Conseil souverain au pouvoir du pays, composé à la fois de chefs civils et de généraux militaires, y compris certains du mandat d’al-Bashir.
Avec un autre groupe rebelle majeur, la faction a sauté la signature de l’accord plus tôt cette semaine au Soudan du Sud entre le gouvernement et une alliance rebelle connue sous le nom de Front révolutionnaire soudanais, ce qui a réduit les perspectives de changement significatif sur le terrain.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est félicité de la signature de jeudi, qualifiant l’accord de « pas positif », en particulier à la lumière de la paraphe d’un accord de paix au début de la semaine, a déclaré le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
Le chef de l’ONU a exhorté un autre groupe rebelle, le Mouvement de libération du Soudan-Abdul Wahid Al-Nur, « à se joindre au processus de paix afin qu’une solution globale puisse être trouvée » et a réitéré son engagement à soutenir tous les efforts pour parvenir à une paix durable au Soudan, Dujarric m’a dit.
Le SLPM-Nord a également menacé d’appeler à l’autodétermination dans les vastes zones qu’il contrôle si ses demandes ne sont pas satisfaites. Il y a quelques jours à peine, al-Hilu a accusé le gouvernement de transition d’avoir adopté les tactiques «évasives» de l’administration d’al-Béchir au cours de négociations de paix tortueuses qui s’éternisent depuis près d’un an.
Pour jeter les bases d’un futur accord, al-Hilu et Hamdok se sont mis d’accord en principe sur une série de questions politiques qui ont frustré les efforts pour parvenir à un accord dans le passé.
La constitution soudanaise « devrait être basée sur le principe de la séparation de la religion et de l’État », indique le communiqué, reconnaissant une demande de longue date du SLPM-Nord, ardemment laïc. Les parties ont également accepté de laisser le groupe rebelle conserver ses armes jusqu’à ce qu’ils encrent un accord appelant à de nouveaux arrangements de sécurité.
Le mouvement d’Al-Hilu contrôle de vastes étendues de territoire dans les provinces du Nil Bleu et du Kordofan du Sud, marquées par la guerre, qui abrite une importante minorité chrétienne qui s’est longtemps plainte de la discrimination sous el-Béchir.
Au cours des 30 années au pouvoir d’al-Béchir, le gouvernement de Khartoum a attisé les tensions entre la majorité musulmane du nord et principalement le sud chrétien et animiste, précipitant des guerres brutales et finalement la sécession du Soudan du Sud en 2011.
GIPHY App Key not set. Please check settings