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Les espoirs d’un régime civil au Mali déçus lorsque le chef de la junte est nommé chef de la transition

Le chef de la junte militaire malienne a déclaré lundi qu’il occuperait les fonctions de vice-président dans un gouvernement de transition censé ramener la démocratie plus d’un mois après le coup d’État d’août qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita.

Le colonel Assimi Goita, le chef de la junte, a fait l’annonce lui-même à la télévision nationale du Mali, ORTM, affirmant qu’il avait été choisi comme vice-président. Il a déclaré que le major-colonel à la retraite Bah N’Daw a été nommé président du gouvernement de transition, qui doit être inauguré le 25 septembre.

La nomination d’une personnalité ayant des liens étroits avec l’armée soulève des questions sur le retour du pays à un régime civil car elle risque d’être immédiatement rejetée par la communauté internationale, qui a appelé la junte malienne à rétablir le régime civil le plus tôt possible ou à faire face à de nouvelles les sanctions. Selon une feuille de route soutenue par la junte sur le rétablissement d’un régime civil, le président de transition est censé régner pendant au plus 18 mois avant d’organiser des élections nationales.

La Communauté économique des 15 États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a insisté sur le fait que le président et le vice-président du gouvernement intérimaire doivent être des civils. Le groupe régional a déjà fermé les frontières du Mali et arrêté les flux financiers vers le pays à la suite du coup d’État. Les sanctions pourraient mordre durement le pays pauvre car il est déjà confronté à une grave récession économique ainsi qu’à une insurrection militante mijotante et à une violence interethnique chronique.

Alors que la CEDEAO a fait preuve d’une certaine flexibilité en acceptant un délai de 18 mois pour la tenue de nouvelles élections, le bloc régional a clairement indiqué que les sanctions ne seraient levées que si un président civil et un vice-président étaient nommés. La junte a cependant déclaré la semaine dernière qu’elle préférerait que l’armée dirige la transition.

Au milieu des espoirs de restauration de la démocratie après le coup d’État, les médiateurs de la CEDEAO sont parvenus à un accord sur certains points avec la junte militaire, même si certaines questions en suspens subsistent. Lors des pourparlers de négociation fin août, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) dirigé par le colonel Goita a convenu que le président déchu Keita devait rentrer chez lui ou se rendre à l’étranger pour un traitement médical dans un pays de son choix. La junte a également proposé une période de transition de trois ans dirigée par l’armée avant la tenue d’élections pour un régime civil. Le Premier ministre Boubou Cissé, qui était détenu avec Keita dans une base militaire à l’extérieur de la capitale où le coup d’État a commencé, serait transféré dans une résidence sécurisée de la ville pendant cette période.

Les deux dirigeants ont été arrêtés le 18 août par des soldats mutins qui ont encerclé la résidence privée du président à Bamako et ont tiré en l’air. Sous la contrainte, Keita, en proie à des mois de manifestations contre la stagnation économique et la corruption, a annoncé plus tard sa démission à la télévision d’État, affirmant qu’il ne voulait pas que du sang soit versé pour le maintenir au pouvoir.

La communauté internationale a exprimé sa profonde préoccupation face à la prise de contrôle militaire, qui pourrait déstabiliser davantage la région de l’Afrique de l’Ouest.

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