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Zuma demande à un magistrat anti-corruption qu’il se récuse

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, jugé dans son pays pour corruption, a demandé lundi que le président de la commission d’enquête chargée de la lutte contre la corruption d’Etat se récuse, l’accusant d’être « partial ».

Dans une lettre adressée à Raymond Zondo, président de cette commission et vice-président de la Cour constitutionnelle, un des avocats de Jacob Zuma, Eric Mabuza, écrit avoir reçu pour instruction « votre récusation », car « notre client craint que vous n’ayez déjà adopté une attitude biaisée à son égard ».

Cette requête intervient une semaine après des déclarations de M. Zondo affirmant que les dates de convocation de Jacob Zuma devant la commission n’étaient « pas négociables »: L’ex-président ne s’était pas présenté la semaine dernière, après avoir déjà fait faux bond à une convocation en janvier en invoquant des raisons de santé.

En juillet 2019, lors de sa seule apparition devant la commission, M. Zuma avait affirmé n’avoir rien à se reprocher. Il était parti au bout de deux jours, se plaignant d’être « traité comme un accusé », criant à la « calomnie ».

La semaine dernière, ses avocats avaient invoqué, pour expliquer son absence, des risques pour sa santé liés au transport et avancé qu’il était « occupé » à préparer sa défense dans un autre dossier de corruption, avait précisé M. Zondo.

Il est désormais convoqué, du 16 au 20 novembre, pour témoigner devant la commission.

Depuis bientôt deux ans, la commission a entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d’affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l’ère Zuma.

Englué dans les scandales, Jacob Zuma avait été poussé à la démission en 2018 et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d’éradiquer la corruption.

L’ancien chef de l’Etat, 78 ans, est soupçonné d’avoir généralisé le pillage des ressources de l’Etat, notamment en favorisant les affaires d’un sulfureux trio d’hommes d’affaires, les frères Gupta.

Les conclusions de la commission ne déboucheront pas directement sur des inculpations mais pourront être transmises au parquet pour d’éventuelles poursuites.

Par ailleurs, M. Zuma est poursuivi dans une affaire de pots-de-vin vieille de plus de 20 ans. Il est accusé d’avoir touché des commissions du groupe français Thales, en marge d’un contrat d’armement.

Ce procès a été reporté début septembre pour la troisième fois.

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