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Taxé de « honte nationale », Trump tente t’éteindre la polémique sur l’extrême droite

Donald Trump a tenté mercredi de désamorcer la polémique après ses propos ambigus sur les milices d’extrême droite, tandis que son rival Joe Biden dénonçait une « honte nationale », au lendemain d’un premier débat présidentiel particulièrement abrasif.

Face au tollé, y compris au sein de son parti, le président républicain a appelé mercredi ces groupes de suprémacistes blancs à « laisser la police faire son travail ».

Donald Trump est sous le feu de vives critiques pour sa réponse trouble, mardi soir, lorsque le modérateur du débat lui a demandé s’il était prêt à condamner les suprémacistes blancs. « Ok Proud Boys, reculez et tenez-vous prêts », a simplement répondu le milliardaire.

Visiblement ravi, le groupe paramilitaire, fondé en 2016 et lié à plusieurs épisodes de violences contre des manifestants antiracistes, a immédiatement adopté le slogan sur les réseaux sociaux.

Changement de ton, donc: « Je ne sais pas qui sont les Proud Boys », a affirmé M. Trump mercredi à la Maison Blanche.

Sans ambages, Joe Biden avait plus tôt déclaré que le seul message possible aux suprémacistes blancs était: « +Arrêtez tout+. »

« Peut-être que je ne devrais pas dire cela mais la façon dont le président des Etats-Unis s’est conduit, je trouve que c’est une honte nationale », a lancé l’ancien vice-président de Barack Obama.

– Trump « dit ce qu’il pense » –

Se montrant revigoré au lendemain de ce premier débat chaotique, Joe Biden, 77 ans, a sillonné mercredi en train l’Ohio et la Pennsylvanie, terres industrielles où lui-même a ses racines, et que son rival républicain avait remportées en 2016.

Donald Trump n’avait arraché la victoire que d’un cheveu en Pennsylvanie. Et Joe Biden, qui mène dans les sondages nationaux et dans les Etats-clés, espère la ramener dans le giron démocrate lors de l’élection du 3 novembre.

Dans les bassins ouvriers, le démocrate a martelé que son rival avait « oublié les +Américains oubliés+ qu’il avait promis de défendre », le dépeignant en héritier méprisant. « Je me battrai pour vous », a-t-il promis à ses partisans.

Avec une demi-douzaine d’étapes, il a aussi cherché à tordre le cou à l’image de « Sleepy Joe » (« Joe l’endormi ») que tente de lui coller Donald Trump, 74 ans. Et à capitaliser sur le débat.

Malgré les 90 minutes de désordre en direct, le camp démocrate semble en effet rassuré par la prestation de son candidat.

« Nous voulons Joe »: au cours du voyage, Joe Biden a été accueilli par ses plus grands groupes de partisans depuis que la pandémie a mis un coup de frein soudain à sa campagne en mars.

Mais avec seulement quelques centaines de personnes, on est restés loin des foules qui attendent le milliardaire républicain pour ses meetings aux quatre coins du pays. Et en fin de journée, une toux a rythmé son dernier discours, lorsqu’il a dû hausser la voix, légèrement enrouée, pour couvrir le bruit métallique d’un train qui passait.

Donald Trump s’est lui rendu mercredi soir dans le Minnesota, espérant l’emporter dans cet Etat qui n’a pas voté pour un républicain depuis les années 1970.

« Il dit ce qu’il pense et fait passer son message, et c’est pour ça qu’autant de gens le soutiennent », a confié à l’AFP Ally Eid, venue l’attendre jeudi à Duluth, dans la fraîcheur de cet Etat du Nord.

– « Pire débat » –

« Film d’horreur », « pire débat de l’histoire », « fiasco », « shitshow » (bordel): les commentateurs n’avaient pas de mots assez durs pour décrire l’émission, sans vrai débat d’idées.

Au point que les organisateurs ont rapidement annoncé de nouvelles mesures pour « maintenir l’ordre » lors des deux prochains duels télévisés des 15 et 22 octobre.

Selon les données de l’institut Nielsen, environ 73,1 millions de personnes ont suivi ce premier débat. Un chiffre en deçà des attentes initiales et inférieur à celui du premier débat Clinton-Trump de 2016 (84 millions).

En 2016, Hillary Clinton avait été déclarée largement gagnante de ses trois débats contre Donald Trump. Avant de perdre l’élection.

La différence est que le candidat démocrate a pu cette fois s’appuyer sur les quatre ans du bilan du président sortant. Et Joe Biden n’a pas manqué de rappeler les 200.000 morts de la pandémie de Covid-19.

L’ancien vice-président l’a qualifié de « pire président que l’Amérique ait jamais eu », de « clown » et de « caniche de Poutine ». « Tout le monde sait que c’est un menteur », a-t-il asséné.

« Il n’y a rien d’intelligent en vous », a de son côté martelé Donald Trump.

Mâchoire serrée, le dirigeant s’est efforcé de dépeindre le démocrate comme une marionnette de la « gauche radicale », que ce soit sur la santé, la sécurité ou le climat.

Mercredi prochain, leurs colistiers, le vice-président Mike Pence et la sénatrice démocrate Kamala Harris, débattront ensemble.

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