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Le sort de la négociation post-Brexit à un moment charnière avant le sommet

Les négociations post-Brexit entrent dans une phase critique avec un entretien mercredi soir entre Boris Johnson et les deux chefs de l’Union européenne, à la veille d’un sommet des 27, qui doit conduire Londres à arrêter sa position sur un éventuel accord.

L’échange du Premier ministre britannique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et celui du Conseil européen Charles Michel est prévu à 20H30 (18H30 GMT).

Il est programmé à un moment crucial des discussions: à la veille d’un sommet européen en partie consacré au Brexit et dont Boris Johnson avait fait une date butoir pour qu’un accord soit trouvé. « Ca n’a pas de sens de penser à des échéances qui iraient au-delà », avait-il estimé début septembre.

M. Johnson prendra « une décision sur les prochaines étapes après le Conseil européen, à la lumière de sa conversation avec les présidents von der Leyen et Michel, et sur les conseils de son équipe de négociation. Nous ne pouvons pas préjuger de cette décision », a souligné un porte-parole britannique.

Du côté de l’UE, une source européenne a dit ne rien attendre de « spectaculaire » de cet échange à trois, destiné à faire « le bilan » des négociations. « Ni percée, ni drame », a-t-elle anticipé

« Il faut commencer à sortir le train d’atterrissage, on s’approche de la piste », a expliqué un diplomate européen, pour qui le coup de fil est destiné à savoir si M. Johnson « réfléchit aussi à l’atterrissage ou s’il est encore à 10.000 mètres d’altitude ».

Le sujet du Brexit doit être évoqué jeudi après-midi par les dirigeants de l’UE, qui prévoient pour l’instant de constater « avec préoccupation » que « les progrès réalisés » dans les pourparlers « ne sont toujours pas suffisants », selon un projet de conclusions provisoires obtenu par l’AFP.

Ils devraient aussi inviter le négociateur de l’Union, Michel Barnier, « à intensifier les négociations ».

Les Européens, qui se sont toujours fixé fin octobre pour trouver un accord, ont clairement indiqué mardi que l’aboutissement des négociations nécessiterait encore plusieurs semaines.

– « Dernière occasion » –

« Cette date évoquée ces derniers jours par les Britanniques, elle est très loin de la réalité des négociations », a estimé mardi la présidence française. « C’est vraiment très artificiel », a insisté l’Elysée.

Depuis que le Royaume-Uni a officiellement quitté l’UE le 31 janvier, les pourparlers entre Londres et Bruxelles pour un accord de libre-échange, qui entrerait en vigueur à la fin de la période de transition s’achevant à la fin de l’année, patinent. Et les deux parties s’accusent mutuellement de laisser planer le risque d’un « no deal » potentiellement dévastateur pour leurs économies.

L’hypothèse est d’ailleurs jugée « très crédible » et même « vraisemblable » par le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. « Entre le 15 octobre et la mi-novembre, tout doit se jouer », a-t-il prévenu mardi.

Un sommet informel des dirigeants de l’UE – à l’origine consacré à la Chine – est programmé le 16 novembre à Berlin, pour ce qui apparaît de plus en plus comme une nouvelle échéance.

Lors d’une réunion mardi avec les ministres des Affaires européennes de l’UE, Michel Barnier a souligné qu’en dépit de discussions plus « constructives » qu’auparavant avec Londres, les points de blocage persistaient sur la pêche, les garanties réclamées aux Britanniques en matière de concurrence – malgré de légers progrès – et la manière de régler les différends dans le futur accord.

« Il y a eu un peu de mouvement. L’ambiance et la coopération se sont améliorées », a constaté mercredi un officiel du gouvernement allemand, qui voit dans le sommet jeudi « la dernière occasion politique d’avoir une orientation » à 27 sur les négociations.

Parmi les questions toujours en suspens, la pêche apparaît aujourd’hui aux yeux des négociateurs comme la plus compliquée, car très sensible politiquement.

Quand bien même elle ne représente qu’une part négligeable de l’économie des 27 et du Royaume-Uni, elle est jugée prioritaire par une poignée d’Etats membres (France, Belgique, Pays-Bas, Irlande, Danemark), dont les pêcheurs veulent continuer à pouvoir naviguer dans les eaux britanniques.

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