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début du couvre-feu pour presque 20 millions de Français

« Il est 21H00. Merci de rentrer chez vous ». Près de 20 millions d’habitants en région parisienne et dans huit métropoles se sont pliés samedi à l’obligation de couvre-feu, mesure prise par le gouvernement pour enrayer la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus.

« Il est 21h00 et il n’y n’a plus personne. La situation est quasi propre », constate le commissaire Patrick Caron, de la DOPC (La Direction de l’ordre public et de la circulation), en patrouille aux abords du Quartier Latin, à Paris.

« Avec l’expérience du confinement, je suis relativement optimiste. On l’a vu, le Parisien est respectueux », affirme-t-il, alors qu’autour de lui, restaurants comme habitants semblent s’être pliés de bonne grâce à l’ordre de tirer le rideau ou de rentrer chez soi.

Ce confinement nocturne — de 21H00 à 06H00 — concerne les habitants d’Île-de-France et des métropoles de Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble.

Sont exemptées les personnes qui rentrent du travail ou d’un lieu d’études ou s’y rendent, font valoir un impératif de santé, doivent rendre visite à un proche en situation de dépendance, garder des enfants, répondre à une convocation judiciaire ou promener leur animal de compagnie. Sur le chemin ou à la sortie des gares et aéroports, les billets d’avion et de train feront foi.

– Colère des restaurateurs –

Une mesure qui fragilise une nouvelle fois les restaurateurs, déjà soumis à rude épreuve avec le confinement, et pour qui la deuxième partie de la soirée représente une importante partie de leur chiffre d’affaires.

« Un couvre-feu à 21 heures, c’est n’importe quoi, c’est un horaire bâtard », s’insurge Hubert de Faletans, patron du restaurant L’Esprit du Sud-ouest à Blagnac, près de Toulouse, dont les 120 couverts sont passés à 80 en raison du protocole sanitaire déjà mis en place.

« Un restaurant commence à travailler entre 19H00 et 21H00. On ne comprend pas pourquoi on n’a pas mis le couvre-feu à 23H00; au moins que l’on puisse faire vraiment un premier service », ajoute ce restaurateur qui fait le plus gros de son chiffre d’affaires après 21H00.

Le monde de la culture est lui aussi sous le choc après le veto du Premier ministre, Jean Castex, de procéder à un assouplissement du couvre-feu pour ce secteur frappé de plein fouet par la crise sanitaire. Et tente de s’adapter en proposant des horaires, tôt le matin ou en fin de journée.

Comme pendant le confinement au printemps, les personnes sortant pendant le couvre-feu doivent se munir d’attestations de déplacements (à imprimer ou télécharger sur téléphone). Tout contrevenant s’expose à une amende de 135 euros puis, en cas de double récidive (trois fraudes au total), à six mois de prison et 3.750 euros d’amende.

Quelque 12.000 policiers et gendarmes, auxquels s’ajoutent les équipes de police municipale, doivent être déployés pour faire respecter ces règles.

Les policiers ont toutefois été invités à faire preuve de « pédagogie » et de « discernement », en évaluant « la bonne ou la mauvaise foi » des personnes contrôlées, a expliqué à l’AFP une source policière.

– 32.000 cas positifs –

Alors que débutent les vacances de la Toussaint, le gouvernement n’a en revanche pas interdit les déplacements dans le pays, mais certains territoires ont voulu anticiper un afflux de touristes, comme la station balnéaire du Touquet, qui va instaurer à son tour un couvre-feu.

Le gouvernement défend les couvre-feux comme la seule mesure qui permette d’éviter un reconfinement, au moment où les indicateurs évaluant l’épidémie de coronavirus se dégradent un peu partout en Europe.

Prévu pour au moins quatre semaines, le couvre-feu pourrait être étendu si l’épidémie ne donne pas de signe d’accalmie. Le président Macron a déjà évoqué la date du 1er décembre.

La France a enregistré samedi un nouveau record, avec plus de 32.000 cas positifs, et voit le nombre de malades en réanimation (près de 1.900) grimper jour après jour, faisant craindre une saturation prochaine des hôpitaux.

En région Rhône-Alpes, les interventions non urgentes ont été déprogrammées pour 15 jours, l’intensification de la circulation du virus affectant « fortement l’offre de soins », selon l’Agence régionale de santé, pour qui « le risque de saturation de ces services est désormais réel à court terme ».

Depuis le début de l’épidémie, 33.392 personnes sont décédées du Covid-19, qui tue en moyenne un peu moins de cent personnes par jour aujourd’hui en France.

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