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Égypte: des performances économiques en dépit du Covid-19

Élu Président de la République en juin 2014, après une période de forte instabilité, Abdel Fatah al-Sissi a dû affronter une conjoncture économique très dégradée, héritage de déséquilibres accumulés au fil des années. Un programme de réformes nécessitant un immense effort de redressement et la résilience de son économie ont permis à l’Égypte de devenir la première puissance économique du continent africain.

L’Egypte a subi les dernières années des attaques terroristes contre l’armée et des campagnes médiatiques menés par des Etats étrangers visant la déstabilisation du pays et la promotion des courants extrémistes. Le président Al –Sissi a prévenu : « les tentatives de sabotage et d’incitation à la haine par des organisations qui fondent leur action sur la terreur et la calomnie pour essayer d’entraver la marche, inéluctable, vers le progrès sont et seront vouées à l’échec ».

En réalité, le pays a engagé de profondes réformes économiques, et il a mobilisé l’institution militaire au service de la réalisation des grands projets nationaux. L’Autorité du Génie des Forces Armées a par exemple a utilisé son expertise, en collaboration avec le secteur privé, pour finaliser à cout réduit et dans des délais courts, des travaux de constructions pharaoniques.

L’État a modifié son système de subventions des produits de première nécessité et de l’énergie, en vigueur depuis 60 ans, devenu source de gaspillage et d’inégalités pour cibler les citoyens qui en avaient réellement besoin. Le taux de change de la livre égyptienne a été libéralisé, la croissance est revenue, et le chômage a été ramené à 7,3%. L’Égypte est devenue le pays africain le plus attractif pour les investisseurs, selon la Rand Merchant Bank. Un rapport du FMI indique ainsi que le pays récolte les fruits « de son ambitieux programme de réformes économiques qui était politiquement difficile », qui a permis de « bâtir les fondations d’une croissance solide et durable qui améliorera le niveau de vie de tous les Égyptiens ».

Dans ce sens, les dépenses et les investissements sont aujourd’hui principalement orientés vers les activités de production et le développement des infrastructures. Des milliers de kilomètres de routes et de ponts ont été construits pour faciliter les déplacements entre les territoires et désengorger la circulation. Une nouvelle capitale administrative verte est en voie d’achèvement.

Si la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19 a affecté les économies du monde entier, les institutions économiques internationales ont unanimement convenu de la résilience de l’économie égyptienne qui se manifeste par un taux de croissance resté positif pendant la crise. Le gouvernement égyptien a alloué d’importantes sommes du budget public pour développer les secteurs de la santé et de l’éducation, tout en injectant près de 6 milliards d’Euros pour répondre aux besoins urgents des familles et les travailleurs les plus précaires.

Le dernier rapport de l’agence de notation de crédit Moody’s, publié en septembre 2020, souligne les indicateurs de solvabilité de l’Égypte, attribuant à l’économie égyptienne une note B2, avec une perspective stable. Ce relèvement de la note est aussi lié à la capacité de l’État à supporter les dettes, réduire les besoins globaux de financement et maintenir des niveaux élevés de réserves de change.

De même, Goldman Sachs a confirmé la capacité de l’économie égyptienne à résister aux répercussions économiques du Coronavirus et à maintenir une croissance positive prenant ainsi en compte le retour de l’équivalent de 50% des investissements étrangers indirects (environ 10 milliards de dollars) qui étaient sortis avec le début de la crise sanitaire. Le respect rigoureux des mesures de prévention et des gestes barrières, ainsi que la modernisation des infrastructures hospitalières permettent à l’Égypte d’être relativement peu touchée par la pandémie en comparaison avec les pays d’Europe ou les États-Unis.

Ainsi, malgré la crise sanitaire, le tourisme n’a pas cessé en Égypte. Wise air, troisième compagnie aérienne low-cost d’Europe, a annoncé la reprise de 3 vols hebdomadaires entre Milan et Alexandrie, en plus de la reprise des vols de la compagnie hollandaise KLM vers Le Caire, après une interruption de 3 ans.

Enfin, les découvertes d’immenses gisements de gaz naturel au large des côtes égyptiennes ont favorisé l’émergence du Forum du gaz de la Méditerranée orientale, entité régionale permettant une coopération stratégique sans précédent des pays de la région dans le domaine gazier. Une manne de revenus provenant de l’exploitation et de l’exportation d’hydrocarbures salutaire pour le développement économique de l’Egypte.

 Par Younes Belfellah Économiste et consultant – spécialiste du Monde arabe

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