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Trump et Biden croisent le fer à la veille d’un scrutin historique

« Bidon »: Donald Trump a balayé lundi les sondages qui le placent derrière son rival Joe Biden, affichant sa confiance à la veille d’un scrutin sous haute tension, reflet de divisions exacerbées par sa présidence hors norme.

Après quatre années tumultueuses, les Etats-Unis « en ont assez du chaos », déclarait au même moment son adversaire démocrate, qui dit se battre pour restaurer l' »âme » de l’Amérique.

« Il est temps pour Donald Trump de faire ses valises et de rentrer chez lui », a tonné Joe Biden depuis Cleveland, dans l’Ohio.

Les deux septuagénaires, aussi différents sur la forme que sur le fond, sont engagés dans un sprint final après une campagne particulièrement acrimonieuse et bouleversée par la pandémie de Covid-19.

« Demain, nous allons gagner quatre ans de plus à la Maison Blanche », a lancé Donald Trump devant des partisans réunis à Fayetteville, en Caroline du Nord, pour le premier de cinq meetings en cette ultime journée de campagne.

Comme en pied-de-nez, il s’est ensuite rendu à Scranton, la ville natale de son rival démocrate, qu’il a, dans un discours bien huilé, accusé d’être « endormi » mais aussi « agité », « corrompu », « contrôlé par les grands médias », « les géants de la tech »…

Joe Biden, qui a lui aussi mis le cap sur l’Etat-clé de Pennsylvanie, lui a renvoyé la balle. « Il ne voit le monde qu’à travers le prisme de Park Avenue », célèbre artère de New York où s’alignent grandes banques et hôtels de luxe, a-t-il lancé depuis Monaca.

– Vitrines barricadées –

Le démocrate a fait savoir qu’il continuerait sa campagne dans cet Etat jusqu’à la dernière minute, avec des interventions le jour même du scrutin à Scranton et Philadelphie, une démarche légale mais inhabituelle.

A la veille de ce déplacement, une partisane de Donald Trump croisée dans la ville d’enfance de Joe Biden espérait un « raz-de-marée » en faveur du président. « Mais si les votes par correspondance se font dans l’illégalité, je me mettrai à genoux pour prier », a déclaré à l’AFP Laura Schmidt, 42 ans.

Près de 100 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation, en personne ou par correspondance, pour éviter les bureaux de vote bondés en pleine pandémie. Mais depuis des semaines, Donald Trump critique cette option, l’accusant sans preuve de favoriser la fraude électorale.

Le président, qui craint de devenir le premier à ne pas être réélu depuis un quart de siècle, entretient le flou sur la position qu’il adoptera en cas de défaite, ce qui suscite l’anxiété dans le pays.

« Dès que l’élection sera terminée, nos avocats seront prêts », a-t-il notamment déclaré dimanche, laissant entrevoir la possibilité d’une longue bataille judiciaire.

Signe de la tension qui règne à l’issue d’une campagne d’une agressivité inouïe, des commerces dans plusieurs villes américaines, dont New York et Washington, se barricadaient par crainte de manifestations violentes.

– « Virer Trump » –

Après la Caroline du Nord et la Pennsylvanie, Donald Trump doit enchaîner lundi des meetings dans le Michigan et le Wisconsin, avec un dernier acte à Grand Rapids (Michigan), comme en 2016.

Un mois après son infection au Covid-19, le président ne montre aucun signe de fatigue et sillonne le pays dans l’espoir de faire mentir les sondages et sidérer le monde, comme il y a quatre ans.

Joe Biden se concentre essentiellement sur la Pennsylvanie, remportée en 2016 par Donald Trump avec une avance de seulement 44.000 voix.

A 77 ans, le démocrate a mené une campagne discrète, mettant un point d’honneur à respecter scrupuleusement les consignes des autorités sanitaires pour éviter de propager le Covid-19, qui a fait plus de 230.000 morts aux Etats-Unis.

Lundi, il a encore une fois pris le contrepied du président républicain, lequel a laissé entendre qu’il pourrait limoger l’immunologue respecté Anthony Fauci, de plus en plus critique envers la stratégie gouvernementale.

« J’ai une meilleure idée », a dit Joe Biden. « Elisez-moi et je vais embaucher le Dr Fauci et virer Donald Trump! »

– La voix d’Obama –

Les derniers sondages placent le démocrate confortablement en tête dans plusieurs Etats décisifs remportés par le républicain en 2016, comme le Wisconsin et le Michigan, mais sa marge est un peu plus étroite en Pennsylvanie et les deux candidats sont au coude-à-coude en Floride.

Les observateurs répètent leurs appels à la prudence, pointant le scrutin de 2016, où Donald Trump avait créé l’une des plus grandes surprises de l’histoire politique américaine en battant Hillary Clinton.

Singularité du système américain: ce sont les grands électeurs, et non le vote populaire, qui font l’élection. En 2016, Donald Trump avait recueilli près de trois millions de voix de moins qu’Hillary Clinton, mais avait remporté la majorité des 538 grands électeurs.

L’ancien président Barack Obama, très présent dans cette dernière ligne droite, se rendra lundi à Atlanta, en Géorgie, et à Miami, en Floride, pour soutenir la candidature de celui qui fut son vice-président pendant huit ans.

Depuis deux semaines, il appelle à ne pas répéter les erreurs de 2016.

« Beaucoup de gens sont restés chez eux, ont été flemmards et complaisants. Pas cette fois! Pas lors de cette élection! »

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