Des hommes armés non identifiés lancent des attaques répétées contre des enfants, des enseignants et des écoles dans la région anglophone agitée du Cameroun, ont annoncé jeudi les Nations Unies.
Des hommes armés ont lancé cinq agressions en moins de deux semaines dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du pays, a déclaré le coordinateur humanitaire des Nations Unies au Cameroun, Matthias Naab, dans un communiqué.
Mercredi, des hommes armés ont attaqué un collège de la ville de Limbé, torturant des enseignants et des enfants. Le même jour, neuf enfants ont été enlevés alors qu’ils se rendaient à l’école à Fundong, puis relâchés, selon Naab.
Des hommes armés non identifiés ont enlevé mardi 11 enseignants et membres du personnel d’une école primaire et secondaire de la ville de Kumbo. 15 autres écoliers de Bamenda ont été enlevés alors qu’ils rentraient de l’école le 23 octobre.
« Ils ont emmené un total de 11 enseignants et dispersé les enfants pour qu’ils rentrent chez eux indemnes », a déclaré l’Église presbytérienne du Cameroun dans un communiqué concernant l’enlèvement de mardi.
Six d’entre eux ont été libérés le lendemain, dont plusieurs ont été torturés et ont dû être hospitalisés.
Un jour plus tard, des hommes armés ont tué huit écoliers dans la ville de Kumba. Aucun groupe n’a jusqu’à présent revendiqué la responsabilité des attaques.
« Ces incidents font partie d’un modèle de violence … par des groupes armés non étatiques qui appellent les habitants à boycotter les écoles dans les deux régions », a déclaré Naab.
Le Cameroun est troublé par les troubles et les attaques contre les civils depuis que ses deux principales régions anglophones, les régions du nord-ouest et du sud-ouest, ont annoncé fin 2016 leur souhait de faire sécession et de former un nouveau pays appelé Ambazonie. Les anglophones se plaignent depuis longtemps d’être traités comme des citoyens de seconde zone et de recevoir moins de fonds publics au Cameroun, qui est majoritairement francophone.
En novembre 2019, le Fonds international d’urgence des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a estimé qu’environ 855000 enfants des régions anglophones du Cameroun n’étaient pas scolarisés, selon l’Agence France-Presse (AFP).
Plus de 4 100 écoles primaires publiques, environ 90% du total et 77% des écoles secondaires publiques étaient fermées ou ne fonctionnaient pas, a déclaré l’UNICEF.
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