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6.500 personnes ont contacté la plateforme téléphonique

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase) catholique a reçu au total 6.500 appels de victimes présumées ou témoins, a affirmé mercredi son président devant les représentants des instituts religieux.

La Ciase avait lancé pendant 17 mois un appel à témoignage passant par une plateforme téléphonique en lien avec France Victime, qui a pris fin le 31 octobre. Un bilan statistique des données recueillies a été présenté par son président Jean-Marc Sauvé, lors de l’Assemblée générale de la Corref (représentants des instituts et congrégations religieuses) qui se tient par visioconférence jusqu’à vendredi.

Selon lui, les personnes ayant appelé la plateforme « sont majoritairement des hommes », à 62%. Plus de 30% ont plus de 70 ans, 50% ont entre 50 et 69 ans, 17% seulement ont entre 30 et 49 ans. Et 2% ont moins de 30 ans, a-t-il précisé.

Dans 50% des cas, les faits se sont produits dans les années 1950 et 1960, dans 18% des cas dans les années 1970, dans 12% des cas dans les années 1980, 7% dans les années 1990, 3% dans les années 2000, 5,7% dans les années 2010, a détaillé M. Sauvé

Plus de 87% des agressions ont été commises « sur des mineurs ». Ils avaient pour un petit tiers entre 6 et 10 ans, et pour un gros tiers entre 11 et 15 ans.

Les majeurs (13%), surtout des « jeunes » majeurs étaient pour un tiers religieux en formation ou séminaristes.

Autres enseignements: dans 14% seulement des cas, une plainte en justice a été déposée », a encore déclaré M. Sauvé, ce qui ne préjuge pas de la suite donnée (classement sans suite, non lieu, acquittement, condamnation…).

Enfin le lieu où les agressions ont été commises étaient pour 34% des établissements scolaires, pour 21 % le catéchisme et les aumôneries et pour 12% les mouvements de jeunesse ou les colonies de vacances.

M. Sauvé a estimé qu’il y avait « aujourd’hui un profond besoin de reconnaissance individuelle et collective des victimes et de ce qu’elles ont vécu ».

Un besoin qui « ne peut se résoudre seulement par le versement d’une somme d’argent surtout s’il devait être assorti de l’injonction de se taire », a-t-il fait valoir.

« Nous avons à poursuivre le travail de reconnaissance de notre responsabilité institutionnelle, politique », a déclaré de son côté la présidente de la Corref Véronique Magron.

La Corref et la Conférence des évêques de France travaillent, chacune de leur côté, à une reconnaissance – notamment financière – de la souffrance des victimes.

Un groupe de travail de la Corref a ainsi détaillé mercredi, étape par étape, le processus de « justice réparatrice » nécessaire selon elle : « reconnaissance des faits », « excuses et reconnaissance institutionnelle », mesures de prévention, puis « réparation » », qui doit être faite « individuellement » et financièrement ».

La Ciase, qui a d’autres travaux en cours (recherches sur différentes archives, entretiens, étude en victimologie, étude sur un échantillon de 40.000 personnes…), a prévu de remettre son bilan et ses préconisations à l’automne 2021.

En juin Jean-Marc Sauvé avait fait une première estimation provisoire – une fourchette basse – de l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Eglise en France depuis 1950, en affirmant qu’il y avait eu au moins 3.000 victimes, un chiffre qu’il n’a pas répété mercredi.

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