Les procureurs allemands ont annoncé lundi avoir officiellement accusé un employé du bureau de presse de la chancelière allemande Angela Merkel d’espionnage pour un service de renseignement égyptien.
Selon l’Associated Press (AP), les procureurs fédéraux ont déclaré que le ressortissant allemand, identifié uniquement comme Amin K. pour des raisons de confidentialité, avait commencé à travailler pour le service des visiteurs du bureau de presse du gouvernement fédéral (BPA), dirigé par le porte-parole de Merkel, Steffen Seibert, en 1999.
Les procureurs ont déclaré que le suspect, qui avait des racines familiales en Egypte, avait commencé des activités d’espionnage en juillet 2010 sur instruction de l’ambassade égyptienne à Berlin.
« Il a utilisé ce poste depuis au moins juillet 2010 pour aider les employés du service égyptien de renseignement général (SIG) à obtenir des informations », ont déclaré les procureurs à l’Agence France-Presse (AFP).
Né en Egypte, l’homme est accusé d’utiliser ses compétences linguistiques et les ressources dont il dispose au BPA pour enquêter et compiler des reportages sur les médias allemands, notamment sur la politique intérieure et étrangère.
Les procureurs ont déclaré qu’il avait également été impliqué dans une tentative infructueuse de recrutement d’agents pour le SIG en 2014 et 2015. En échange, le suspect espérait que sa famille en Égypte recevrait un traitement spécial de la part des autorités.
Le gestionnaire du suspect a aidé sa mère à obtenir des droits à pension en Égypte et il a parfois été invité à des réceptions à l’ambassade, ont indiqué les procureurs. Il a également été invité à des réceptions officielles, telles que les adieux de l’ambassadeur égyptien de l’époque en Allemagne en 2019.
L’affaire a été révélée en juillet, lorsqu’elle a été mentionnée dans un rapport annuel de l’agence de renseignement intérieure allemande.
À l’époque, la porte-parole du gouvernement, Martina Fietz, a déclaré que les personnes qui travaillent au service des visiteurs n’avaient pas accès à d’autres bases de données au bureau de presse, y compris à celles qui contiennent les détails d’accréditation des journalistes.
« Il y a des indications que les services égyptiens tentent de recruter des Egyptiens vivant en Allemagne à des fins de renseignement à travers leurs visites dans les missions diplomatiques égyptiennes en Allemagne et leurs voyages en Egypte », a indiqué un rapport du service de renseignement intérieur publié en juillet.
L’homme risque jusqu’à cinq ans d’emprisonnement s’il est reconnu coupable d’espionnage pour une agence de renseignement étrangère.
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