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la thèse du viol mise à mal, audition attendue des parents d’Alexia

La thèse avancée par les parties civiles d’un viol post mortem d’Alexia Daval par son mari Jonathann a été mise à mal par un expert mardi devant les assises de la Haute-Saône, dans l’attente de l’audition des parents de la victime déterminés à demander des comptes à leur ancien gendre.

La piste d’un viol, avancée par les parties civiles, n’a jamais été retenue par l’instruction et n’est pas reprochée à Jonathann Daval. Il répond exclusivement de « meurtre sur conjoint », fait passible de la réclusion à perpétuité.

Interrogé par l’un des avocats de l’accusé, Me Randall Schwerdorffer, sur l’existence d’une « preuve d’un rapport sexuel post mortem » impliquant son client et Alexia, Antoine Tracqui, l’un des médecins légistes, a répondu par la négative : il n’y a ni la « preuve d’un rapport post mortem », ni d’arguments positifs en ce sens ».

– « Strangulation » –

Cette hypothèse est désormais « totalement évacuée des débats », s’est félicité lors d’une pause Me Schwerdorffer, appelant à se « recentrer sur le dossier ».

Selon le légiste, Alexia a reçu « cinq à dix coups » au niveau du visage et de la tête. La strangulation, qui a duré « cinq à six minutes », est à l’origine du décès.

Les parents d’Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ont quitté un moment la salle pour ne pas entendre les détails de son rapport, qui a également abordé la crémation du corps.

« Sitôt qu’on parle de ma fille dans des termes de légiste, le massacre qu’elle a subi, je ne peux pas écouter, c’est de ma fille qu’on parle », a déclaré Isabelle Fouillot, en sanglots. « C’est d’un être humain qu’on parle, c’est pas d’un bout de viande. Je ne peux pas le supporter. »

Jonathann s’est lui bouché les oreilles à plusieurs reprises et s’est recroquevillé dans son box, jusqu’à presque disparaître.

Les parties civiles soupçonnent également Jonathann Daval, 36 ans, d’avoir prémédité son geste et cherché à empoisonner sa femme en lui administrant, sur une longue période et à son insu, des médicaments. Là encore, ces hypothèses n’ont pas été retenues à l’issue de l’instruction.

Mardi après-midi, Jonathann Daval sera confronté à ses anciens beaux-parents, déterminés à demander des comptes à l’accusé, qui a longtemps joué les veufs éplorés.

« Je sais que c’est une journée très importante, que c’est le jour ou jamais où je vais pouvoir lui parler » et lui dire « ce que j’ai sur le coeur », a estimé Isabelle Fouillot.

Elle attend de cette audition que Jonathann, qu’ils ont longtemps considéré comme un fils, « craque encore une fois ».

Le rôle de Mme Fouillot a été « déterminant » lors de l’instruction : « A chaque fois qu’elle a rencontré (Jonathann), il s’est passé quelque chose », avait souligné son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, comme lorsqu’elle avait arraché de nouveaux aveux lors d’une audition bouleversante en décembre 2018.

– Demande de visionnage-

La défense de M. Daval a précisément demandé que cette audition dans le cabinet du juge d’instruction, qui avait été enregistrée, soit visionnée mardi après-midi. Aucune partie ne s’est opposée à cette requête.

Un temps accusé par Jonathann d’avoir tué Alexia, son beau-frère Grégory Gay sera également appelé à la barre, de même que son épouse Stéphanie, la soeur d’Alexia.

Souvent au bord des larmes lundi, le trentenaire, qui a livré sept versions des faits pendant l’instruction, a de nouveau assumé avoir tué sa femme, employée de banque de 29 ans retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois près du domicile conjugal à Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Il avait donné l’alerte en affirmant qu’elle n’était pas revenue d’un jogging. Interpellé en janvier 2018, M. Daval avait reconnu le meurtre après de multiples revirements, avouant in fine avoir également incendié le corps.

Selon lui, le drame a suivi une violente dispute, alors que le couple rencontrait des difficultés à avoir un enfant.

Me Schwerdorffer a rappelé mardi matin que, lors de l’instruction, son client avait affirmé que lors de cette dispute, sa femme l’avait « mordu » et « insulté ».

« C’est là que ça m’a mis hors de moi, la morsure et les insultes », avait justifié durant l’enquête Jonathann Daval qui avait reconnu avoir frappé et étranglé Alexia « pour qu’elle se taise ».

Il réfute toutefois avoir eu l’intention de la tuer.

M. Daval soutient que sa femme, « violente » en paroles et actes, « l’humiliait » et lui reprochait ses « problèmes d’érection », « récurrents et connus de tous les amis », a souligné Me Schwerdorffer, dont le client bénéficiait d’un traitement extrêmement puissant contre ces troubles.

Le verdict est attendu vendredi.

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