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Les préoccupations en matière de droits humains grandissent alors que la France envisage d’interdire les images policières

A l’occasion du deuxième anniversaire des manifestations des gilets jaunes, qui ont été marquées par l’usage excessif de la force par la police, le parlement français a ouvert mardi un débat sur un projet de loi sur la sécurité qui vise à restreindre les photos et vidéos identifiant les policiers. Cette décision a provoqué un tollé sur la détérioration des droits fondamentaux dans le pays.

Les contrevenants encourraient jusqu’à un an de prison et une amende de 45 000 euros (53 000 dollars) en vertu du projet de loi défendu par les législateurs du parti du président Emmanuel Macron, qui forme une majorité à l’Assemblée nationale.

La mesure la plus controversée du projet de loi en ferait une nouvelle infraction pénale «la diffusion, par quelque moyen et sur quelque média que ce soit, dans l’intention de causer un préjudice physique ou psychologique, une image du visage ou tout autre élément permettant d’identifier un policier. « 

La question de la violence policière en France est entrée dans le courant dominant depuis les manifestations des gilets jaunes. Le gouvernement français a été confronté à un flux de vidéos choquantes sur les réseaux sociaux montrant un usage excessif de la force par la police contre les manifestants.

À la suite de la mort de George Floyd aux mains de la police américaine et des manifestations mondiales qu’elle a déclenchées, le gouvernement français subit une pression croissante pour répondre aux accusations de longue date de violence excessive de la police, en particulier contre les minorités.

Les jeunes des banlieues ouvrières françaises à forte population immigrée se plaignent depuis longtemps des violences policières, avec une recrudescence des plaintes lors du premier verrouillage du coronavirus plus tôt cette année. Les propos racistes qui auraient été tenus par des policiers dans un groupe Facebook ont ​​également suscité l’indignation.

Les critiques préviennent que le projet de loi entraînera une autocensure massive et soutiennent que les images publiées en ligne aident à révéler les erreurs et la brutalité de la police. Selon eux, la mesure mettrait en danger les journalistes et les citoyens-journalistes, en particulier lors de manifestations violentes. Ils s’inquiètent également de la manière dont les tribunaux détermineront si les images ont été publiées avec l’intention de nuire.

L’ombudsman française des droits de l’homme, Claire Hedon, a déclaré que le projet de loi comportait « des risques importants de sape des droits fondamentaux », y compris la liberté de la presse, a rapporté l’Associated Press (AP). « La publication d’images relatives aux interventions de la police est légitime et nécessaire au fonctionnement démocratique », a-t-elle déclaré.

Les soutiens de la mesure incluent le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin. S’exprimant la semaine dernière, il a déclaré que c’était nécessaire parce que les officiers «sont constamment menacés dans leur vie personnelle» après avoir été identifiés et parce qu’il y a «des appels à violer des femmes». Il a minimisé tout impact pour les journalistes, affirmant qu’ils « pourront évidemment encore filmer toute intervention policière ».

La police nationale française se plaint depuis longtemps d’être surchargée de travail, sous-estimée et sous-payée et a tenté de faire valoir sa cause dans le passé en vain. En plus des mois de manifestations des gilets jaunes, la police a été appelée pour des quarts de travail et des tâches supplémentaires à la suite d’une attaque meurtrière en décembre près du marché de Noël de Strasbourg, qui a conduit à une surveillance accrue autour de la France.

Lors des manifestations des gilets jaunes, un groupe de policiers français, se faisant appeler «les Gyros Blues» ou «les lumières bleues», avait lancé un appel à manifestations contre le gouvernement du président français Emmanuel Macron.

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