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L’ex-prêtre Preynat, condamné pour agressions pédophiles, renonce à faire appel

L’ancien prêtre Bernard Preynat, condamné en mars de cinq ans d’emprisonnement ferme pour d’innombrables agressions sexuelles commises entre 1971 et 1991 dans le diocèse de Lyon, a finalement renoncé à faire appel, a-t-on appris auprès de son avocat.

Cinq ans après les premières plaintes déposées par d’anciens scouts abusés à l’époque par l’aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), cette annonce vient clore un long combat judiciaire qui a mis sur la sellette l’Église de France et son plus haut dignitaire, le cardinal Philippe Barbarin, pointés du doigt pour leur silence.

Bernard Preynat, 75 ans, avait dans un premier temps fait appel le 17 mars, au lendemain de sa condamnation pour des agressions sexuelles commises pendant 20 ans sur des scouts de 7 à 15 ans, mais son avocat Frédéric Doyez a confirmé mardi à l’AFP qu’il renonçait à cet appel, sans fournir de détails sur ses motivations.

« C’est fini », a indiqué à l’AFP l’avocat des parties civiles au procès Yves Sauvayre, précisant que ce désistement « entraîne de fait la caducité des appels incidents du ministère public et de la partie civile ».

« Le jugement n’étant plus suspendu à la procédure d’appel, sa peine doit être mise en exécution. Il sera bientôt convoqué au commissariat pour une notification de mise sous écrou », a ajouté le conseil.

À l’audience en janvier, la procureure Dominique Sauves avait accusé l’ancien aumônier d’avoir « brisé » les vies des jeunes scouts et de s’être « servi du silence des parents et du silence de l’Église » pour multiplier ses abus. Un des avocats des parties civiles avait estimé le nombre d’agressions entre 3.000 et 4.000.

Maintenu en fonction par le diocèse de Lyon jusqu’à l’automne 2015 alors que ses agissements étaient connus depuis longtemps, Bernard Preynat avait demandé pardon aux neuf victimes venues témoigner de leurs souffrances. Beaucoup d’autres n’ont pu porter plainte du fait de la prescription.

L’ancien aumônier a été défroqué durant l’été 2019 à l’issue de son procès canonique, une décision très tardive aux yeux des victimes qui illustre, selon elles, le malaise de l’Église face à cette affaire retentissante qui a scellé le sort du Primat des gaules Philippe Barbarin.

Condamné l’an dernier pour ses silences sur les actes de Preynat à l’issue de son procès, l’ancien archevêque de Lyon a depuis été relaxé en appel mais il a préféré démissionner du diocèse pour devenir aumônier en Bretagne.

Contacté par l’AFP, le cofondateur de l’association de victimes La Parole libérée, François Devaux, à l’origine des procès Preynat et Barbarin, a fait part de son « gros soulagement » face à l’annonce de la fin du chapitre judiciaire de ces affaires.

« J’ignore les motivations de ce revirement, mais je suis ravi que ça se termine, même si j’ai du mal à me réjouir d’imaginer cet homme là en prison », a-t-il confié.

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