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Le Parlement en passe de valider un budget de la Sécurité sociale frappé par le Covid-19

Des déficits vertigineux, encore aggravés en cours d’examen: le Parlement doit valider lundi le budget 2021 de la Sécurité sociale transformé en gouffre financier par la crise sanitaire et son impact économique.

Faute d’accord avec le Sénat dominé par l’opposition de droite, le texte vient dans l’après-midi une dernière fois devant les députés, dont le vote marquera l’adoption finale au terme de six semaines de navette entre les deux chambres.

« Déficits historiques », « bateau ivre », « on est devant l’inconnu »: députés et sénateurs ne se sont pas privés de commenter les chiffres abyssaux de ce projet de loi de financement (PLFSS) inédit.

Le ministre de la Santé Olivier Véran les y avait préparés dès le coup d’envoi des débats: « nous sommes sur la face nord de l’Everest en plein hiver, la visibilité est vraiment mauvaise ».

Sur fond de couvre-feux et de reconfinement, les chiffres sont à plusieurs reprises revus au cours des séances: le déficit pour 2020 passe de 46,6 à 49 milliards d’euros.

Les prévisions pour 2021 sont elles aussi mauvaises, avec un déficit revu la semaine dernière à 35,8 milliards d’euros, contre 28 milliards initialement.

Covid oblige, les comptes sont écartelés entre de moindres rentrées d’argent en raison de la crise économique, et des dépenses qui explosent pour les hôpitaux en surchauffe, les tests, les salaires des soignants etc. Et désormais la campagne de vaccination qui se profile.

Olivier Véran avait annoncé en octobre une rallonge pour cette année de 2,4 milliards d’euros pour créer 4.000 lits d’hôpital « à la demande », et avancer les hausses de salaires des soignants prévues par le « Ségur de la Santé ».

Un mois plus tard, son collègue chargé des Comptes publics, Olivier Dussopt, a alourdi de 7,8 milliards le déficit prévu pour 2021.

– « Court terme » –

La majorité salue la volonté de relever le « défi historique » de la pandémie de Covid-19.

A droite, on s’alarme en revanche d’avoir à travailler sur des chiffres « déjà sous-estimés », sans savoir quand et comment les déficits seront comblés.

La gauche dénonce quant à elle un budget « qui n’apporte qu’une réponse à court terme à la crise », notamment celle de l’hôpital.

Tranchant avec ces perspectives difficiles, ce budget offre une avancée largement saluée, en doublant la durée du congé de paternité, portée de 14 à 28 jours.

Tous les bords politiques et syndicaux ont applaudi la mesure, annoncée par Emmanuel Macron en septembre et attendue depuis longtemps dans le monde associatif également.

Le patronat a salué cette « évolution » mais toutefois regretté qu’elle survienne alors que les entreprises sont déjà fragilisées par la crise sanitaire.

Elles sont souvent appelées les « oubliées » de la crise: le gouvernement a fait voter 200 millions d’euros pour revaloriser les salaires des aides à domicile, qui interviennent chez les personnes âgées et les handicapés.

Le texte entérine aussi la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale, dédiée à la dépendance. Mais si le cadre est posé, le financement reste encore largement à trouver.

Autre mesure notable, les personnes se rendant aux urgences sans être hospitalisées devront débourser un « forfait » de 18 euros, en remplacement de l’actuel « ticket modérateur ». La gauche a de fortes réserves.

Petite bombe au Sénat: les parlementaires s’étaient prononcés pour un allongement de la durée du travail – qui devait reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 63 ans – pour redresser les comptes sociaux.

Mais ce vote a provoqué des remous jusqu’au sein de la droite, et la réforme a été jugée « prématurée » par le gouvernement. L’Assemblée ne l’a pas conservée.

Les deux chambres se sont retrouvées pour offrir une petite victoire au monde de la viticulture. Tenant tête au gouvernement, députés et sénateurs ont imposé un allègement des charges patronales dans le but d’aider ce secteur très affecté par la crise.

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