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Aux Etats-Unis, la pandémie plonge des mères célibataires dans la pauvreté

 

Quand la pandémie a fermé les restaurants de Californie, Aleida Ramirez a perdu son travail de serveuse, plongeant comme de nombreuses mères célibataires dans le cycle infernal de la pauvreté, des loyers impayés et des banques alimentaires.

Elle a dû quitter son autre travail, livreuse pour la plateforme Instacart, pour s’occuper de sa fille de 11 ans et de son neveu autiste de 21 ans, quand son mari a été arrêté en juillet pour violences domestiques.

Depuis octobre, elle ne paie plus le loyer de son appartement, dans un HLM de Concord, dans la banlieue de San Francisco. « Je devais choisir entre ce que je peux payer, la nourriture ou le loyer », explique-t-elle.

Pour subvenir aux besoins du foyer, elle a bénéficié des tickets-repas offert par l’école de sa fille, puis des bons fournis par une église locale, à utiliser dans un supermarché du coin.

Pour payer l’internet, indispensable pour les cours à distance de sa fille, ou son assurance auto, elle compte sur le salaire de son neveu, qui travaille à temps partiel chez McDonald’s. Elle jeûne aussi régulièrement.

Elle avoue s’être sentie « coupable » de sa situation: « Je pensais que j’étais une mauvaise mère, irresponsable ».

Mais elle a réalisé qu’elle n’était pas la seule. Aleida Ramirez s’est organisée avec des voisines pour négocier avec les bailleurs. « On est toutes dans le même bateau, et beaucoup d’entre nous sont des mères célibataires », affirme-t-elle.

La pandémie a frappé beaucoup plus durement les femmes qui occupaient des emplois du secteur des services, le plus touché par la crise économique. Et plus de 12 millions d’Américains sans emploi ou sans revenus sont menacés de perdre leurs aides au lendemain de Noël, à l’expiration du plan d’aide adopté par le Congrès au printemps.

Dépression

De l’autre côté du pays, à Washington, Maria Lara craint d’être bientôt expulsée de l’appartement miteux dont elle ne paie plus le loyer. Le moratoire sur les expulsions expire aussi après Noël.

Cette Salvadorienne, maman d’une petite fille, était femme de ménage dans un hôtel avant l’épidémie. Elle a retrouvé un travail comme manoeuvre sur des chantiers de construction mais ne travaille « que deux ou trois jours, parfois quatre, toutes les deux semaines ».

Sans compter l’état de son immeuble, infesté de souris qui se rerouvent piégées par des plaques collantes.

« On vit avec (les souris) parce que quand on dit au propriétaire que ça sent mauvais, il dit qu’il va désinfecter mais ne le fait pas », dénonce Maria Lara.

Plus au nord, à New York, Marisol Gonzales a perdu son emploi au printemps quand la pandémie a frappé Corona, le quartier du Queens où elle habite, puis son appartement à 2.200 dollars par mois en octobre.

Cette masseuse de 45 ans originaire du Salvador s’est trouvée une chambre en colocation, qu’elle partage avec une de ses filles. Des petits jobs lui permettent de payer la chambre (850 dollars), les factures d’élecricité et sa carte de métro. Elle va une fois par mois dans une banque alimentaire.

Elle paye un tribut encore plus lourd à la pandémie depuis le mois dernier. Sa fille âgée de 20 ans a été hospitalisée pour une dépression. Etudiante, elle n’a pas supporté le confinement et s’est peu à peu repliée sur elle-même, jusqu’à arrêter ses études.

« Je prie pour qu’elle aille mieux et revienne à la maison », dit-elle.

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