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Chute d’un obus sur une salle de mariage au Yémen, cinq femmes tuées

Cinq femmes sont mortes et des enfants ont été blessés dans l’explosion d’un obus tombé sur une salle de mariage à Hodeida, dans un regain de violence au Yémen quelques jours après une attaque spectaculaire contre le gouvernement nouvellement formé.

Le projectile a touché la salle de fêtes tard vendredi soir dans la ville portuaire de Hodeida, située dans le sud-ouest du Yémen en guerre, sur la mer Rouge, ont indiqué samedi un responsable du gouvernement et des témoins.

L’attaque illustre une situation volatile qui prévaut dans cette ville où une trêve négociée par l’ONU est globalement respectée depuis 2018 par les rebelles Houthis et les forces progouvernementales. La ville est contrôlée par les Houthis mais les pro-pouvoir sont présents à la sortie sud de Hodeida.

La salle de fêtes touchée est proche de l’aéroport de Hodeida, situé à la sortie sud, sur la ligne de front entre les camps rivaux qui se sont mutuellement accusés de l’attaque, ont rapporté des témoins.

Cinq femmes ont péri et sept personnes dont des enfants ont été blessées, d’après la même source.

« L’explosion s’est produite à l’entrée du complexe comprenant plusieurs salles de mariage », dans une zone contrôlée par les Houthis, a raconté à l’AFP un témoin, ajoutant que la foule assistait au mariage d’un des partisans des rebelles.

– Enquête internationale –

« Nous condamnons ce crime odieux commis par les Houthis qui ont pris pour cible une salle des fêtes », a déclaré à l’AFP le général Sadek Douid, représentant du gouvernement à la commission mixte pour la trêve à Hodeida.

Le « gouverneur » de Hodeida désigné par les Houthis, Mohammed Ayache, a accusé les forces progouvernementales. « Les forces de l’agression commettent des crimes et n’hésitent pas à en rejeter la responsabilité sur les autres », a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision des rebelles Al-Massirah.

Les Houthis ont demandé une enquête internationale sur l’explosion, a indiqué leur agence de presse.

Déclenché en 2014 par une offensive des Houthis qui se sont emparés de vastes pans du territoire principalement dans le Nord, y compris la capitale Sanaa, le conflit au Yémen a fait des dizaines des milliers de morts selon des ONG internationales.

Les rebelles résistent depuis mars 2015 à une intervention militaire d’une coalition menée par l’Arabie saoudite voisine qui soutient le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Alors que les combats au Yémen ont fortement baissé d’intensité depuis de nombreux mois, des violences ponctuelles ont repris en décembre à Hodeida, principal point d’entrée de l’aide humanitaire au Yémen, et à Aden, plus au sud.

Le 4 décembre, huit personnes ont péri dans le bombardement d’un complexe industriel de Hodeida. Quelques jours auparavant, cinq enfants et trois femmes sont morts dans un bombardement, attribué aux Houthis, de quartiers résidentiels.

Fin novembre, des camps militaires des Houthis à Hodeida ont été visés par des raids aériens de la coalition menés en représailles à une attaque contre un site pétrolier saoudien attribuée aux insurgés yéménites.

– Au bord de la famine –

Le 13 juin 2018, les forces progouvernementales, appuyées par la coalition, avaient lancé une offensive pour reprendre Hodeida. Mais six mois plus tard, le 13 décembre, l’ONU a annoncé des accords pour faire taire provisoirement les armes, en particulier à Hodeida, à l’issue de pourparlers interyéménites en Suède.

A Aden mercredi, une attaque spectaculaire a visé l’aéroport de cette capitale provisoire du gouvernement, à l’arrivée des nouveaux ministres. Au moins 26 personnes ont péri, le gouvernement accusant les Houthis. Aucun ministre n’a été atteint.

Après cette attaque, le nouveau gouvernement, fruit d’un partage du pouvoir entre les différentes factions hostiles aux Houthis, a promis de « stabiliser » le pays et a décidé une reprise des vols dès dimanche à l’aéroport.

Le conflit a plongé le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, dans la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, avec également des millions de déplacés et une population au bord de la famine.

Toutes les démarches de l’ONU visant à trouver une solution politique du conflit n’ont pas abouti jusqu’à présent.

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