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Le procès en appel de Georges Tron, cas contact, suspendu dès l’ouverture

Nouveau faux départ pour un procès de Georges Tron: acquitté en première instance des accusations de viols et agressions sexuelles sur deux ex-collaboratrices, l’ex-secrétaire d’Etat, cas contact d’une personne positive au Covid-19, a vu son procès en appel suspendu dès l’ouverture mardi aux assises de Paris.

« C’est des départs diesel. Ca commence doucement mais ça va se tenir », a déclaré à la presse à la sortie de l’audience Loïc Guérin, avocat de la plaignante Éva Loubrieu, estimant que « le décalage de quelques jours ne change pas grand chose ».

Ex-employée de la mairie de Draveil, Éva Loubrieu, comme sa collègue Virgine Ettel, accuse Georges Tron, le maire de cette petite commune de l’Essonne de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010 sous couvert de séances de réflexologie plantaire et avec la complicité de son adjointe à la Culture d’alors, Brigitte Gruel, qui comparait à ses côtés.

Sitôt les débats ouverts, l’élu Les Républicains de 63 ans a indiqué à la cour avoir été cas contact vendredi d’une de ses adjointes à la mairie, testée depuis positive au Covid-19. De plus, deux autres collaboratrices de son équipe municipale l’ont informé mardi avoir elles aussi contracté le nouveau coronavirus.

Foulard pourpre glissé dans un pull gris et encadré d’une veste, M. Tron a dit ne pas éprouver de symptômes. Après s’être retirée une quarantaine de minutes pour délibérer, la cour lui a prescrit le passage d’un test PCR vendredi, avant de suspendre l’audience jusqu’au lundi 25 janvier au matin.

La suite du procès dépendra du résultat du test de l’accusé. Le programme des débats a été adapté à cette nouvelle donne.

– Report de dix mois –

Ce faux départ rappelle le report surprise du procès en première instance devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis. Celui-ci n’avait pu se tenir fin 2017, période originellement prévue, en raison d’une audience chargée de tension et émaillée d’incidents.

Dix mois plus tard, le « deuxième premier procès », passé d’une durée de neuf jours à quatre semaines, avait finalement abouti à l’acquittement des deux accusés, un verdict dénoncé par des associations féministes.

Rendue publique quelques jours seulement après l’éclatement de l’affaire DSK en mai 2011, cette affaire avait contraint Georges Tron à démissionner du secrétariat d’État à la Fonction publique dans le gouvernement Fillon. Elle revient devant la justice à l’heure où les questions de violences sexuelles agitent l’opinion publique.

Avec un cortège de près de soixante témoins attendus, le procès en appel est à l’origine prévu pour durer jusqu’au 12 février.

L’audience s’attardera longuement sur la personnalité de l’élu local à l’allure de notable, adepte revendiqué de la réflexologie plantaire. Au précédent procès, plusieurs femmes avaient estimé dans leur témoignage que les massages de pieds prodigués par Georges Tron relevaient d’un « mode opératoire » pour faire tomber leurs défenses.

En première instance, la cour avait considéré que le « climat général hyper sexualisé » à l’Hôtel de ville de la commune de 29.000 habitants crédibilisait les récits de scènes à caractère sexuel faits par les plaignantes.

Pour autant, elle avait blanchi les accusés en écartant l’existence d’une situation de contrainte – qui caractérise le viol et l’agression sexuelle dans le code pénal – entre l’élu et les deux employées municipales. L’arrêt pointait notamment des contradictions, voire des mensonges, de la part des plaignantes.

Affaire dans l’affaire, la cour d’appel de Paris a relancé en février une enquête pour subornation de témoin visant Georges Tron. Celle-ci s’intéresse à d’éventuelles pressions subies par des témoins des abus sexuels présumés.

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