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Dalin le premier, mais Bestaven bien placé pour gagner

Epuisé mais heureux, Charlie Dalin a bouclé le premier le Vendée Globe, mercredi soir, au terme de 80 jours et 6 heures d’une course extrême, mais c’est Yannick Bestaven qui pourrait être sacré grâce aux compensations.

Alors que la nuit s’avance, c’est bien Yannick Bestaven (Maître Coq IV) qui fait désormais figure de grand favori pour la victoire finale grâce aux 10 heures et 15 minutes de compensation qui seront déduits de son temps de course après s’être dérouté pour porter assistance à Kévin Escoffier le 30 novembre dernier. Il lui faut pour cela franchir la ligne d’arrivée au large des Sables d’Olonne avant 6h50 du matin, alors que la dernière estimation de son horaire d’arrivée est fixée à 4h15.

Dalin (Apivia), marin normand de 36 ans qui a pris part à son premier Vendée Globe à la barre d’un bateau volant dernière génération, a coupé la ligne à 20h35 au large des Sables d’Olonne dans une mer assez formée, dans la nuit noire mais entouré d’une multitude de bateaux venus à sa rencontre, équipés de lumières rouges.

« C’est vraiment une course magique, c’est sûr qu’elle m’a changé, je sais pas de quelle manière encore (…) c’est tellement d’émotions, c’est des émotions incroyables, c’est des émotions d’une force que j’avais jamais ressentie avant (…) », a lancé Dalin, encore à bord de son bateau après avoir passé la ligne.

Mais bien qu’il ait signé un véritable exploit, Dalin ne devrait donc pas remporter la neuvième édition du Vendée Globe.

– Tension et incertitudes –

Tout reste malgré tout possible, même aussi près du but. Boris Herrmann en fait la cruelle expérience quelques minutes après l’arrivée de Dalin.

Le bateau du navigateur allemand (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) est entré en collision avec un bateau de pêche occasionnant des dégâts sur le foil tribord (appendice qui permet au bateau de filer à toute vitesse), à 160 km de l’arrivée. Finies les chances de podium pour Herrmann, qui déduira lui six heures de compensation. Il est désormais attendu aux Sables dans l’après-midi de jeudi.

« C’est vraiment tout à fait normal que les coureurs qui se soient déroutés aient bénéficié de bonifications », a estimé Dalin, qui va vivre quelques heures très spéciales, entre joie d’avoir bouclé son tour du monde après bien des péripéties, et incertitude de devenir le huitième vainqueur de l’histoire du Vendée Globe (Michel Desjoyeaux s’est imposé deux fois).

– Bonus –

« On ne sait pas ce qu’il va se passer, ce qui est sûr c’est que pour l’instant j’ai franchi la ligne d’arrivée en tête et ça c’est génial, ça c’est top. Les +line honours+ comme disent les Anglais, les honneurs de la ligne, elles sont pour moi et puis après, le reste ce sera que du bonus en fonction de ce qui se passe », a relativisé Dalin, qui a remonté le chenal sans public en raison des restrictions dues au Covid-19 mais animé par une haie d’honneur de 300 bénévoles, masqués et distants.

Quatre heures après Dalin, Louis Burton (Bureau Vallée 2) a terminé à son tour son périple, pour une probable 3e place finale.

« C’est un grand bonheur, une grosse fierté d’être dans les premiers à couper cette ligne d’arrivée. (C’est) sept jours de moins qu’il y a quatre ans (lorsqu’il avait terminé 7e, ndlr), 75 jours de plus qu’il y a huit ans puisque j’avais abandonné au bout de cinq jours », a-t-il rappelé.

Thomas Ruyant (LinkedOut) est attendu en quatrième position vers 5h30.

Plus tard jeudi, Damien Seguin (Groupe Apicil) – premier marin handisport à faire le Vendée Globe – devrait faire son entrée aux Sables d’Olonne. Mais il pourrait être devancé après coup par Jean Le Cam (Yes We Cam !).

Le sexagénaire est celui qui a réussi à sauver Escoffier dans des conditions de mer dantesques et pour cela, il a bénéficié de 16 h et 15 minutes de compensation. Il devrait arriver en héros dans la soirée de jeudi.

Sur les 33 marins ayant pris le départ le 8 novembre, huit ont abandonné.

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