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six mineurs présentés à un juge après le meurtre d’une collégienne de 14 ans

Six adolescents de 14 à 16 ans ont été présentés mercredi à un juge d’instruction après le meurtre d’une collégienne dans l’Essonne, département marqué par deux rixes mortelles entre jeunes en deux jours, sur fond de « banalisation de la violence ».

Déjà connu pour deux infractions, mais pas pour des faits de violences, un adolescent de 16 ans a reconnu « son implication dans le coup mortel », a indiqué mardi la procureure.

A l’encontre des cinq autres, le parquet a proposé la qualification de violences aggravées et un placement sous contrôle judiciaire, avec interdiction de paraître en Ile-de-France et interdiction de contact avec les coauteurs, les victimes et leur famille.

La rivalité entre des mineurs de Dourdan et de Saint-Chéron (Essonne) remonte à cet été « sur fond de messages, d’insultes et de provocations sur les réseaux sociaux », a expliqué la procureure.

Lundi, plusieurs mineurs de Dourdan s’étaient rendus à Saint-Chéron pour « en découdre ». Dans la rixe, « à coups de poing et de pieds », un des mineurs de Dourdan a donné un coup de couteau mortel à l’adolescente de 14 ans, décédée lundi soir à l’hôpital.

Dans une autre commune de l’Essonne, à Boussy-Saint-Antoine, un adolescent de 14 ans a été tué mardi dans un autre affrontement entre bandes de jeunes. Les deux affaires ne semblent pas être liées, selon le parquet.

Le garçon a été tué d’un coup de « couteau au thorax, qui a touché le cœur » et un deuxième jeune homme a été blessé à la gorge. Un temps entre la vie et la mort, son pronostic vital n’était plus engagé mercredi.

Les participants à cette rixe sont majoritairement originaires du quartier des Cinéastes à Epinay-sous-Sénart et celui du Vieillet à Quincy-sous-Sénart, en rivalité « depuis des années ».

Sept jeunes restaient en garde à vue, dont le garçon de 15 ans qui s’était rendu à la gendarmerie, accompagné de sa mère, en se présentant comme l’auteur du coup mortel.

– « Comme un spectacle » –

Selon les premiers éléments de l’enquête, l’auteur présumé des faits a déclaré en garde à vue avoir « paniqué » et « involontairement donné un coup de couteau ».

« Ces jeunes sont entre le virtuel et la réalité », a estimé auprès de l’AFP Christine Garnier, la maire (DVD) de Quincy-sous-Sénart, « très choquée ».

« On ne connait jamais la raison (des rivalités), ce sont souvent des futilités, mais il y a une banalisation de la violence », a-t-elle ajouté. Pour l’élue, « les réseaux sociaux » et certains « modes d’expression notamment dans les clips de rap banalisent tout ».

Selon une source policière locale, « des rixes il y en a toujours eu » mais « maintenant on est monté d’un cran dans la violence, ils ont des couteaux et des outils pour tuer ».

« On est arrivé sur les lieux et on a vu que c’était comme un spectacle », a expliqué à l’AFP un lycéen de Quincy-Saint-Antoine, qui n’a pas voulu donner son nom, évoquant « une guerre qui dure depuis longtemps déjà ».

« Personne ne sait pourquoi y a ces embrouilles, ça fait tellement longtemps que ça dure », estime Driss, qui habite à Epinay-sous-Sénart.

Réseaux sociaux, clips de rap, séries, films… « Les jeunes passent de plus en plus tôt à l’acte, nourris par le phénomène des gangs américains mis en lumière par les réseaux sociaux et l’industrie culturelle actuelle », précise le chercheur spécialiste des bandes et de la délinquance juvénile Thomas Sauvadet.

« Aujourd’hui, l’offre culturelle impose un style lié à la culture des bandes », souligne le spécialiste insistant pour « ringardiser » ce phénomène.

Selon le ministère de l’Intérieur, 357 affrontements entre bandes de quartiers ont été recensés en 2020 en France contre 288 en 2019, soit une hausse notable de près de 25%. Trois personnes sont décédées et 218 ont été blessées lors de ces affrontements.

En tout, 46 bandes sur 74 sont implantées sous le ressort de la préfecture de police de Paris, qui comprend aussi la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et les Hauts-de-Seine.

Depuis mardi, 60 gendarmes supplémentaires ont été déployés à Saint-Chéron et 30 policiers à Boussy-Saint-Antoine.

bur-leo-clw-tll-sm-ali/tib/nm

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