Plus de 60 combattants ont été tués vendredi dans la bataille à Marib au Yémen, la journée la plus sanglante depuis la reprise début février de l’assaut des rebelles contre cette région du Nord sous contrôle du pouvoir, selon des sources gouvernementales.
Dans le pays en guerre depuis 2014, les rebelles Houthis tentent de s’emparer depuis plus d’un an de Marib (120 km à l’est de la capitale Sanaa), une ville située près de champs pétroliers et dernier bastion du gouvernement dans le Nord.
Après une forte baisse des combats pendant plusieurs mois, les rebelles ont repris le 8 février leur offensive contre Marib. Depuis, les affrontements ont fait des dizaines de morts parmi les combattants des deux camps et forcé à la fuite des centaines de familles.
Vendredi, lors des « plus violents combats » depuis la reprise de l’assaut, au moins 27 membres des forces loyalistes ainsi que 34 rebelles Houthis ont été tués sur plusieurs fronts de la province, ont indiqué les sources gouvernementales à l’AFP.
Les affrontements les plus intenses ont eu lieu au sud-est du chef-lieu éponyme de la province, selon une source militaire, et les forces progouvernementales ont réussi à repousser les attaques des Houthis sur ce front.
Soutenus par l’Iran qui dément leur fournir des armes, les rebelles tentent depuis un an d’arracher ce dernier bastion loyaliste du nord du Yémen aux forces du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Les loyalistes sont appuyés par l’aviation de l’Arabie saoudite, à la tête depuis 2015 du coalition militaire aidant le pouvoir yéménite.
Marib est située à environ 120 kilomètres à l’est de la capitale Sanaa contrôlée par les rebelles depuis 2014.
Dans cette ville, les forces gouvernementales ont appelé les tribus locales à les soutenir, selon des habitants.
Cette région est l’une des rares restées aux mains des loyalistes, alors que le nord du pays est largement contrôlé par les Houthis.
– « Engagement des Etats-Unis » –
Un succès des insurgés, soutenus politiquement par l’Iran, serait un coup dur pour le pouvoir yéménite. Le royaume saoudien sunnite voisin est le rival régional de l’Iran chiite et ces deux pays se livrent une guerre par procuration au Yémen selon des experts.
La recrudescence des violences à Marib, ainsi que les attaques lancées ces dernières semaines par les rebelles contre le territoire saoudien, sont intervenues dans un contexte jugé apaisant en raison de la nouvelle politique américaine au Yémen de l’administration de Joe Biden.
Le président américain a décidé de mettre fin à son soutien à Ryad dans cette guerre et de retirer les Houthis de la liste des « organisations terroristes » pour ne pas entraver selon lui l’acheminement de l’aide humanitaire dans les territoires qu’ils contrôlent.
La veille Joe Biden s’est entretenu pour la première fois avec le roi Salmane d’Arabie saoudite, lors d’un coup de téléphone. Il a notamment évoqué « l’engagement des Etats-Unis à aider l’Arabie saoudite à défendre son territoire face aux attaques de groupes pro-Iran ».
Le conflit au Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, a été déclenché en 2014 par une vaste offensive des Houthis qui se sont emparés de vastes pans du territoire.
Il a plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde, selon l’ONU. Il a fait des dizaines de milliers de morts, d’après des ONG internationales. Sans oublier les millions de déplacés et une population au bord de la famine.
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