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faute de ski, les loisirs nautiques pris d’assaut malgré le danger

Pour ces deux Britanniques, la sortie en paddle dans la baie de Cannes tourne court: mal équipés, ils sont renvoyés vers le littoral par les gendarmes. Cet hiver, en Méditerranée, les touristes empêchés de skier par le Covid –et les accidents– sont bien plus nombreux.

« A défaut de ski, les touristes et les locaux viennent à la mer », constate l’adjudant-chef Fabrice Chevalier, de la gendarmerie maritime de Nice, « sauf que les conditions ne sont pas les mêmes qu’en été ».

Pour ces vacances d’hiver, selon le Comité régional du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur, les demandes de réservation en bord de mer dans la région ont connu une augmentation de 44% par rapport à février 2020.

En ce beau vendredi ensoleillé, les plages de Cannes voient affluer promeneurs et baigneurs, d’autant plus pressés d’en profiter que se profile le confinement décrété pour les deux prochains week-ends sur le littoral des Alpes-Maritimes.

Dehors, il fait presque 20°C, mais l’eau n’est qu’à 14°C. « On a secouru des baigneurs en hypothermie au bout d’une demi-heure », prévient M. Chevalier. Ce qui pourrait arriver aux deux touristes britanniques, en short, s’ils avaient des difficultés à rentrer.

« Vous connaissez les règles avec ce type d’embarcation ? », leur demande le gendarme à la barre, en anglais. « Non, on n’a pas le droit d’être là ? », répondent les deux hommes.

Le gendarme leur explique qu’ils ne sont pas autorisés à naviguer à plus de 300 mètres des côtes avec ce type de paddle (moins de 3m50), et qu’ils devraient être équipés d’un gilet de sauvetage ou au moins d’une combinaison, et d’une lumière. Les Britanniques n’ont rien de tout ça, dommage pour le pique-nique aux îles Lérins, à plus d’un kilomètre de la côté cannoise.

– « On cherche la sensation » –

« On vient consommer des loisirs nautiques comme on consomme n’importe quoi, on loue un bateau facilement, on cherche la sensation », déplore le directeur du Cross Med (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage de Méditerranée), Philippe Michaud, du haut de la tour de surveillance de La Garde, près de Toulon.

Depuis le 1er janvier, le Cross Med, qui coordonne les opérations de secours et de sauvetage en Méditerranée française, a dénombré plus de 200 opérations, près de trois fois plus qu’à la même période l’an dernier.

Le Cross Med a constaté « une explosion des événements liés aux loisirs nautiques (paddle, planche à voile, plongée, apnée, kayak, kitesurf, baignade…) », décrit-il dans un communiqué, et « une nette augmentation des événements liés à la plaisance (43,6%) ».

« La Méditerranée a l’image d’un lac, mais c’est tout sauf un lac », assure M. Michaud, « avec des phénomènes météo très complexes ». C’est une « petite mer, qui se lève vite », avec des phénomènes de vents « très violents, très forts ».

Beaucoup de touristes partent en mer « sans même regarder la météo ». L’hiver rend aussi le travail plus difficile pour les sauveteurs de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM), les pompiers ou les gendarmes, mobilisés par le Cross Med sur ce type d’accidents.

« Ca se refroidit beaucoup plus vite en cette saison, on se fatigue beaucoup plus vite, donc pour nous il faut agir plus vite qu’en été aussi », décrit M. Michaud.

Le Cross Med recommande, outre la consultation de la météo, de « ne pas surévaluer ses forces », et de « donner une heure de retour à ses proches ».

Un téléphone « à la batterie chargée » pour appeler le 196 (numéro du Cross Med) est indispensable, ainsi qu’un gilet de sauvetage, des vêtements chauds et une lampe.

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