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Stéphan jette l’éponge, Rennes doit rebâtir

Une Coupe de France en 2019, une qualification en Ligue des champions en 2020, puis le trou d’air: benjamin des entraîneurs de Ligue 1, Julien Stéphan a démissionné lundi après une énième défaite de Rennes, contraint désormais de rebâtir sans lui.

La défaite 2-1 à domicile contre Nice, point d’orgue d’une série noire en 2021 de dix matches avec une seule victoire, a sonné le glas de l’expérience rennaise pour Stéphan, 40 ans, et jusque-là auteur de débuts flatteurs pour ses premiers pas à la tête d’une équipe de l’élite.

« Le club remercie Julien pour ces neuf années passées au sein des Rouge et Noir et pour l’ensemble des résultats exceptionnels qu’il a obtenus à la tête de l’équipe professionnelle », a indiqué dans un communiqué le club, où Stéphan, passé sur le banc des moins de 19 ans puis la réserve avant de succéder à Sabri Lamouchi en décembre 2018, a exercé près d’une décennie.

Son adjoint, Philippe Bizeul, titulaire lui aussi du BEPF (Brevet d’entraîneur professionnel de football), a commencé à assurer l’intérim dès lundi matin à la tête du Stade rennais, actuel 9e de L1, loin des ambitions européennes affichées par le club.

– Qui pour le remplacer ? –

Pour remplacer Stéphan, alors que Rennes joue mercredi à Lyon pour la 28e journée de L1, certains imaginent déjà une solution lyonnaise: Bruno Génésio est libre depuis la fin de son contrat en Chine et Florian Maurice, ex-joueur puis recruteur de l’OL, est devenu l’un des hommes forts du club breton.

Comme André Villas-Boas à Marseille, Stéphan a choisi de démissionner après une mauvaise série, car son message ne passait plus et les critiques se multipliaient autour du club, de plus en plus dures, alors qu’il disposait pourtant d’un effectif ambitieux après un mercato d’été particulièrement onéreux.

En deux années sur le banc rennais, Stéphan a vécu un état de grâce ponctué de grandes performances, à commencer par la victoire historique en Coupe de France, en avril 2019, premier trophée du club depuis 48 ans, acquis en finale face au Paris SG, aux tirs au but.

Un an plus tard, alors que la pandémie de Covid-19 avait contraint à écourter la saison de L1, Rennes terminait troisième et se qualifiait pour la Ligue des champions avec dans ses rangs un prodige de 17 ans convoité par l’Europe entière, Eduardo Camavinga.

– « Je vous dois beaucoup » –

« Coach, Je vous remercie sincèrement pour tout car grâce à vous j’ai découvert le monde +adulte+ de la N3 à la Ligue 1 en passant par la Ligue des champions. Je vous dois beaucoup, vous m’avez toujours mis dans les bonnes conditions, merci pour vos conseils! God bless », a écrit Camavinga lundi matin sur son compte Twitter, juste avant de partir à l’entraînement.

Toutefois, le ticket gagnant Stéphan-Camavinga a eu du mal cet hiver, sur le banc et sur la pelouse. Le prodige est devenu international mais n’est plus décisif, il y a eu un gros recrutement cet été mais les Bretons ne gagnent plus.

Et la situation de Julien Stéphan, fils de Guy Stéphan, adjoint du sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps, était devenue difficilement tenable après deux mois de grisaille.

Son bilan sur deux années est très bon par rapport à l’histoire d’un club longtemps abonné aux déceptions sportives, mais il restera néanmoins entaché par deux campagnes européennes décevantes, en Ligue Europa puis en Ligue des champions cet automne: un nul et cinq défaites en C1 dans le groupe de Chelsea, Séville… et Krasnodar.

Mais même si la marche européenne a paru bien haute pour cet entraîneur encore jeune, il pourrait retrouver facilement du travail, en France ou en Angleterre, car la progression de Rennes n’est pas passée inaperçue depuis deux ans.

Reste à reconstruire le Stade rennais, qui s’appuyait sur un trio composé de Stéphan, de Maurice et du président Nicolas Holveck, et qui va devoir trouver un nouvel équilibre sans l’un de ces trois piliers.

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