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aux Etats-Unis, vifs débats autour de la levée des restrictions

Les uns après les autres, des Etats américains lèvent les restrictions mises en place pour freiner la propagation du Covid-19, en s’appuyant sur la campagne de vaccination massive en cours et la baisse des courbes de contamination de ces dernières semaines. Mais n’est-ce pas prématuré?

Si le président Joe Biden et les experts répètent qu’il est encore trop tôt pour baisser la garde, ils ont bien du mal à se faire entendre.

« Ce n’est pas le moment de lever toutes les restrictions », a martelé mercredi Rochelle Walensky, la directrice des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays.

« La fatigue est en train de gagner », a-t-elle regretté.

« Que ce soit obligatoire ou non, en tant qu’individus et communautés, nous pouvons toujours prendre les bonnes actions sanitaires pour nous protéger nous et les autres », a-t-elle demandé, citant le port du masque ou le respect de la distanciation physique.

Ces appels à la prudence, dans un pays lassé par un an de restrictions fluctuantes, font pâle figure, auprès de certains, face à la concurrence de bonnes nouvelles. D’abord, les niveaux de cas et de décès quotidiens sont beaucoup moins élevés qu’il y a quelques semaines.

Ensuite, la campagne de vaccination bat son plein, avec désormais trois vaccins autorisés: ceux de l’alliance Pfizer/BioNTech, de Moderna, et depuis quelques jours, de Johnson & Johnson, dont les premières injections ont commencé mardi.

Plus de 78 millions de piqures ont déjà été réalisées dans le pays (pour Pfizer et de Moderna, il en faut deux par personne).

Et mardi, Joe Biden a avancé de deux mois la date à laquelle suffisamment de doses pour vacciner tous les adultes américains seront disponibles: ce sera fin mai, et non plus fin juillet, a-t-il annoncé.

– « Il est temps! » –

Portés par des statistiques encourageantes, de nombreux responsables politiques considèrent que c’est le moment d’assouplir les restrictions, qui dépendent majoritairement des autorités locales aux Etats-Unis.

Le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a annoncé mardi la fin du port du masque obligatoire et la réouverture de tous les commerces dès la semaine prochaine.

Il est temps de rouvrir « à 100% », a-t-il dit, estimant que le deuxième Etat le plus peuplé du pays avait désormais « les moyens de protéger » sa population. Il a suggéré que les habitants fassent preuve de vigilance personnelle, à leur niveau.

« Cette annonce est fantastique », s’est écrié Ron Mart, rencontré en banlieue de Houston, la ville la plus peuplée de l’Etat. « Il faut laisser les gens prendre leurs propres décisions. Pas besoin que ce soit obligatoire. »

Mais le maire démocrate de la ville n’était pas du même avis: « Chaque fois que nous commençons à aller dans la bonne direction, le gouverneur intervient et nous fait revenir en arrière », a tweeté Sylvester Turner. Il « a tort de lever l’obligation du port du masque », a-t-il asséné.

Le mois dernier, l’Iowa et le Montana avaient eux aussi pris cette décision.

Le Mississippi a fait le même choix, dès ce mercredi: « Il est temps! », a tweeté le gouverneur Tate Reeves.

Au Massachusetts, les restaurants n’ont plus de limite de capacité depuis lundi, grâce à la baisse « des cas et hospitalisations », a justifié le gouverneur républicain.

En Caroline du Sud, depuis lundi également, les rassemblements ne sont plus limités à 250 personnes.

Et des villes démocrates, comme San Francisco, suivent le même mouvement: à partir de mercredi, il sera de nouveau possible d’y manger en intérieur au restaurant ou d’aller au musée (avec limitations de capacités).

– L’inconnue des variants –

Les Etats-Unis sont pourtant loin d’être sortis d’affaire, préviennent les experts, qui redoutent notamment l’effet des nouveaux variants. Le britannique, qui se transmet plus facilement, devrait être majoritaire dans le pays d’ici la mi-mars.

Mme Walensky s’est inquiétée des récentes moyennes sur sept jours, qui montrent une légère augmentation du nombre de nouvelles contaminations et de décès quotidiens. Ceux-ci se situent en outre toujours à des niveaux très élevés: environ 66.000 cas et 2.000 décès par jour.

« Nous savions que cela pouvait arriver avec l’arrivée de nouveaux variants », a-t-elle dit. Le britannique « menace de renverser nos efforts ».

Et l’approche des vacances de printemps, qui combinées au retour du beau temps devraient entraîner des déplacements accrus, inquiète également. Un pic avait été observé après les vacances de Noël.

« Nous anticipons tous une nouvelle vague », a prévenu Peter Hotez, professeur au Baylor College, sur MSNBC.

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