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la Russie dénonce les « inacceptables » sanctions occidentales

Moscou a dénoncé mercredi les nouvelles sanctions « inacceptables » adoptées par l’Union européenne et les Etats-Unis après l’empoisonnement et l’emprisonnement de l’opposant Alexeï Navalny, avertissant les Occidentaux de ne pas « jouer avec le feu ».

Ces sanctions, officialisées lundi par Bruxelles et mardi par Washington, visent plusieurs hauts fonctionnaires russes dont Alexandre Bortnikov, patron des puissants services de sécurité (FSB), le chef des services pénitentiaires Alexandre Kalachnikov ou encore le Procureur général du pays, Igor Krasnov.

Elles prévoient une interdiction de territoire et le gel des avoirs des officiels sanctionnés – neuf au total – au sein de l’UE et aux Etats-Unis.

Mercredi, le porte-parole du Kremlin a estimé que ces sanctions étaient « absolument inacceptables » et « nuisent considérablement aux relations déjà déplorables » entre la Russie et les Occidentaux, marquées par des désaccords persistants sur les grands dossiers internationaux et des accusations d’ingérence électorale, d’espionnage ou de cyberattaques.

« Perplexe » face à « de telles décisions absurdes et injustifiées », M. Peskov a aussi dénoncé « une ingérence dans les affaires intérieures de la Russie » et promis une réponse appropriée qui est déjà à l’étude, selon la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

M. Peskov a aussi jugé « scandaleuses » les accusations visant le FSB, à l’origine selon Washington de l’empoisonnement de M. Navalny l’année dernière.

Mardi soir, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué une « attaque anti-russe hostile », partie intégrante d’une « politique américaine dénuée de logique et de sens ».

« Nous continuerons à défendre systématiquement et résolument nos intérêts nationaux, repoussant toute agression. Nous exhortons nos collègues à ne pas jouer avec le feu », poursuit le communiqué.

– Navalny en colonie pénitentiaire –

Les sanctions annoncées mardi par les Etats-Unis sont les premières visant la Russie depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden le 20 janvier, qui a adopté un ton beaucoup plus ferme à l’égard de Moscou que son prédécesseur républicain Donald Trump.

Washington s’est dit persuadé que les autorités russes étaient derrière la « tentative d’assassinat » d’Alexeï Navalny, militant anticorruption de 44 ans et principal opposant du Kremlin.

Washington a sanctionné sept responsables russes. Les Etats membres de l’UE ont de leur côté officialisé des sanctions contre quatre hauts fonctionnaires, deux d’entre eux figurant sur les deux listes: Igor Krasnov et Alexandre Kalachnikov.

Les sanctions américaines ont été prises « en concertation étroite avec nos partenaires de l’UE », a indiqué un responsable américain sous couvert d’anonymat.

Il est toutefois peu probable qu’elles satisfassent les proches et les alliés d’Alexeï Navalny, qui militent pour des sanctions visant les principaux oligarques russes, perçus comme des soutiens de Vladimir Poutine et possédant des biens en Occident.

M. Navalny était tombé subitement dans le coma en août dernier lors d’une tournée électorale en Sibérie. Après son évacuation d’urgence en Allemagne, trois laboratoires européens ont estimé que l’opposant avait été empoisonné à l’aide d’un agent innervant, le Novitchok, développé à l’époque soviétique.

L’opposant et ses proches accusent depuis une équipe du FSB d’être à l’origine de cet empoisonnement sur ordre de Vladimir Poutine, ce que les autorités russes démentent avec véhémence, ayant avancé différentes versions expliquant la maladie subite de l’opposant.

Revenu en Russie en janvier après cinq mois de convalescence, Alexeï Navalny a été immédiatement arrêté et condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014, que l’intéressé, les ONG et de nombreuses capitales occidentales jugent politiquement motivée.

L’opposant est arrivé en fin de semaine dernière dans une colonie pénitentiaire à 100 kilomètres à l’est de Moscou, réputée comme l’une des pires de Russie et décrite comme une machine à « briser » les détenus.

L’arrestation de M. Navalny a provoqué d’importantes manifestations, auxquelles les autorités ont répondu par plus de 11.000 arrestations. L’UE comme les Etats-Unis exigent la « libération immédiate » de M. Navalny.

Des experts de l’ONU ont réclamé lundi une enquête internationale sur son empoisonnement.

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