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le Premier ministre désigné remet au Parlement la liste de son cabinet

Une nouvelle étape franchie dans un pays en quête de stabilité: le Premier ministre libyen par intérim, Abdel Hamid Dbeibah, a remis jeudi la composition de son gouvernement au Parlement élu dans l’espoir d’obtenir la confiance des députés lundi.

« Conformément à la feuille de route », M. Dbeibah a « remis à la présidence du Parlement élu ses propositions pour les portefeuilles ministériels avant la séance du 8 mars », a indiqué son cabinet dans un communiqué laconique, sans rendre publique la liste.

Son gouvernement, s’il obtient la confiance, aura pour lourde tâche d’unifier les institutions d’un riche pays pétrolier d’à peine sept millions d’habitants mais miné par les divisions et les violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Il devra aussi mener la transition jusqu’aux élections prévues le 24 décembre.

Une réunion du Parlement consacrée au vote de confiance a été annoncée pour lundi par son chef Aguila Saleh. Elle se tiendra à Syrte, à mi-chemin entre la Tripolitaine (Ouest) et la Cyrénaïque (Est), les deux grandes régions libyennes dirigées par des autorités distinctes qui se disputent le pouvoir, sur fond d’ingérences étrangères.

Même si le vote n’a pas lieu lundi, M. Dbeibah a jusqu’au 19 mars pour obtenir la confiance du Parlement élu basé à Tobrouk (est) selon la feuille de route du processus onusien.

– Outsider –

Dans un pays miné par les rivalités et les luttes de pouvoir, obtenir la confiance d’un Parlement profondément divisé qui se déchire sur le lieu même de ses sessions ne sera pas chose facile. Le Gouvernement d’union nationale (GNA), installé depuis 2016 à Tripoli et reconnu par l’ONU, ne l’avait pas obtenue.

Les membres de ce Parlement élu avaient fui en 2014 la capitale Tripoli en raison des violences entre milices rivales.

Milliardaire de 61 ans et originaire de Misrata (ouest), M. Dbeibah a été désigné Premier ministre intérimaire le 5 février par 75 délégués libyens de tous bords réunis à Genève sous l’égide de l’ONU, en même temps qu’un Conseil présidentiel de trois membres présidé par Mohamed Al-Manfi, originaire de l’Est.

Il avait occupé des postes à responsabilité sous Mouammar Kadhafi et faisait figure d’outsider aux réunions de Genève face à des caciques de la vie politique libyenne.

La Libye, qui vient de célébrer le 10e anniversaire de la révolte ayant renversé Mouammar Kadhafi tué par les rebelles, est plongée dans le chaos. Les milices armées y prolifèrent aux dépens d’une population exsangue privée des immenses ressources énergétiques du pays.

Le futur exécutif est censé remplacer aussi bien le GNA de Fayez al-Sarraj que les autorités rivales basées dans l’Est de l’homme fort Khalifa Haftar.

Outre la réconciliation, il aura pour mission de répondre aux attentes des Libyens qui souffrent d’une grave crise économique: pénuries de liquidités et d’essence, coupures d’électricité récurrentes et une inflation galopante.

– Achat de voix –

C’est pour tenter de sortir la Libye de dix ans de chaos que le Forum du dialogue politique, nom donné au processus onusien qui a permis la désignation de la nouvelle autorité intérimaire, a été lancé en novembre à Tunis.

Le premier round, survenu un mois après la signature en octobre d’un accord de cessez-le-feu entre le GNA et les pro-Haftar, a cependant été entaché de faits de corruption et d’achat de voix, d’après le Comité d’experts de l’ONU dans l’annexe d’un rapport encore confidentiel révélé dimanche par l’AFP.

M. Dbeibah a réagi en défendant « l’intégrité du processus à travers lequel le nouvel exécutif a été désigné en toute transparence ».

Le rapport doit être remis formellement aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU d’ici mi-mars. Selon une source diplomatique, il est possible que l’annexe 13 qui parle de corruption ne soit pas rendue publique.

La diffusion d’extraits du document a suscité un tollé en Libye, des députés appelant à reporter la séance du 8 mars en attendant la publication officielle du rapport.

Pour Jan Kubis, l’émissaire de l’ONU en Libye, il est « important d’aller de l’avant avec la tenue d’une session le 8 mars pour examiner le vote de confiance ».

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