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nouvelle victime de la répression, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit

Un manifestant a été tué vendredi en Birmanie, dernière victime en date de la répression de la junte contre le mouvement pro-démocratie, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir à huis clos à New York pour tenter de trouver une réponse à cette crise qui semble s’obscurcir de jour en jour.

Malgré la crainte des représailles, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes du pays ce vendredi.

Un groupe de plusieurs centaines d’ingénieurs manifestaient dans les rues de Mandalay, la deuxième ville de Birmanie, scandant « libérez notre leader! » et « ne servez pas l’armée, partez! ».

Un homme de 26 ans aidant aux barrières érigées dans la ville pour ralentir les forces de sécurité est décédé après avoir reçu une balle dans le cou, ont indiqué à l’AFP des personnels médicaux.

Cette mort survient deux jours après le jour le plus meurtrier de la répression, avec au moins 38 personnes tuées selon l’ONU alors que des scènes violentes montraient des forces de sécurité tirant sur la foule et que des images de corps ensanglantés circulaient sur les réseaux sociaux.

A Rangoun, la capitale économique du pays, le quartier de San Chaung faisait comme les jours précédent l’objet d’un face à face pour le moment pacifique avec les forces de l’ordre, les manifestants se protégeant derrière des barricades de fortune construites avec de vieux pneus, des sacs de sable, et du fil de fer barbelé.

Dans la ville moyenne de Bago, au nord-est de Rangoun, un petit groupe marchait les trois doigts levés en signe de résistance, brandissant des panneaux sur lesquels était inscrit « nous n’acceptons pas le coup d’Etat militaire ».

Selon la police locale indienne, neuf Birmans se sont réfugiés mercredi en Inde dont trois policiers ayant déclaré aux autorités de l’Etat de Mizoram (est), frontalier de la Birmanie, qu’ils fuyaient pour ne pas avoir à prendre part à la répression dans leur pays.

– Chaînes Youtube de l’armée fermées –

La junte a cherché à empêcher les informations concernant sa répression d’être publiées, elle a multiplié les coupures d’Internet nocturnes et interdit Facebook, de loin le média le plus populaire dans le pays.

Mais les flux vidéo en direct et les images fuitent quotidiennement, et vendredi, la junte a subi sa propre interdiction d’Internet, YouTube ayant annoncé avoir fermé plusieurs chaînes gérées par l’armée.

Vendredi, de nombreuses régions du pays ont également été frappées par des coupures d’électricité, même s’il n’était pas clair qu’il s’agissait d’une mesure délibérée, le pays ayant des infrastructures parfois peu fiables. Plusieurs agences gouvernementales ont attribué les coupures à une « panne de système ».

Mais malgré les protestations internationales de plus en plus fortes, la junte semble plus déterminée que jamais à éteindre ce vent de fronde soufflant sur la Birmanie depuis le putsch qui a renversé le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi.

Dans un rapport rendu public jeudi, Thomas Andrews, un expert indépendant mandaté par l’ONU, souligne que « même si l’avenir de la Birmanie est déterminé par son peuple, la communauté internationale doit agir de manière urgente et décisive pour le soutenir ».

Le rapporteur spécial des Nations unies recommande en conséquence au Conseil de sécurité, qui se réunit vendredi à huis clos pour discuter de la situation dans ce pays, de lui « imposer un embargo mondial sur les armes », comme le font déjà, selon lui, les Européens et le Canada, appelant en outre à « des sanctions économiques ciblées » contre les généraux birmans.

– 54 civils tués –

Au moins 54 civils ont été tués depuis le coup d’Etat, selon l’ONU. Parmi eux, quatre mineurs, dont un adolescent de 14 ans, d’après l’ONG Save the Children. On compte aussi des dizaines de blessés.

L’armée a fait état pour sa part de la mort d’un policier. Sollicitée, elle n’a pas répondu aux multiples requêtes de l’AFP.

« Le recours à la force meurtrière (…) montre à quel point les forces de sécurité craignent peu d’être tenues pour responsables de leurs actes », a souligné Richard Weir, de l’ONG Human Rights Watch.

« Nous allons continuer à prendre des mesures contre la junte », a prévenu dans un tweet le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, après l’annonce de nouvelles sanctions américaines jeudi.

La Chine et la Russie, des alliées traditionnelles de l’armée birmane, n’ont quant à elles pas officiellement condamné le coup d’Etat, considérant la crise comme « une affaire intérieure ».

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