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De plus en plus de ressortissants du Myanmar fuient vers l’Inde, alors que la répression militaire reprend

Des dizaines de ressortissants du Myanmar attendaient de passer en Inde, a déclaré mercredi un chef de village local, alors que les autorités ont confirmé que huit des 136 qui avaient déjà fui le pays agité avaient été renvoyés.

Les forces de sécurité au Myanmar ont intensifié une répression brutale contre les manifestants depuis un coup d’État militaire le mois dernier, avec près de 2000 personnes arrêtées et le nombre de morts grimpant au-dessus de 60.

Parmi ceux qui ont traversé la frontière vers l’État du Mizoram, dans le nord-est de l’Inde, qui partage une frontière de 400 kilomètres (250 milles) avec le Myanmar, principalement le long de la rivière Tiau, figurent des policiers et des responsables qui auraient refusé de suivre les ordres militaires.

Au moins 85 autres attendaient pour entrer dans le village de Farkawn, a déclaré mercredi le chef du village local, Ramliana, à l’Agence France-Presse (AFP). Il a déclaré que les autorités vérifiaient s’ils avaient l’autorisation de traverser la frontière, avant de les laisser entrer.

Ramliana, qui porte un nom, a déclaré que les villageois avaient envoyé cinq sacs de riz et un sac de dal (légumineuses coupées) au groupe d’attente.

Un président du conseil du district de Serchhip, K. Lalngaizuala, a déclaré que le nombre exact de personnes ayant traversé sa région n’a pas encore été confirmé. « Nous sommes prêts car d’autres pourraient venir bientôt », a-t-il déclaré mercredi à l’AFP.

Assam Rifles, une force paramilitaire nationale opérant dans la région du nord-est de l’Inde, a déclaré que huit des 136 personnes connues pour avoir traversé la frontière avaient été « repoussées / renvoyées » au Myanmar.

Ils n’ont pas dit si ceux qui avaient été renvoyés au Myanmar appartenaient à la police. La semaine dernière, les autorités du Myanmar ont demandé à l’Inde de renvoyer huit policiers qui avaient fui.

Assam Rifles a déclaré que le district de Siaha, à Mizoram, avait connu l’afflux le plus élevé, avec 101 ressortissants birmans qui y fuyaient.

« Ces Birmans comprennent des civils ainsi que du personnel des forces de police et des pompiers du Myanmar », a déclaré Assam Rifles dans un communiqué mardi.

L’afflux est intervenu alors que des responsables ont déclaré dimanche à l’AFP que des dizaines de Rohingyas qui ont fui la persécution au Myanmar étaient détenus dans un centre de détention dans le territoire nord du Jammu-et-Cachemire.

Les Rohingyas, une minorité musulmane du Myanmar dominé par les bouddhistes, avaient été arrêtés ce week-end avant leur expulsion vers leur pays d’origine.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont appelé New Delhi à ne pas rapatrier les ressortissants du Myanmar et à leur apporter une aide humanitaire.

« Ceux qui sont entrés en Inde ont le droit à la vie tel que garanti par la constitution indienne », a déclaré mercredi à l’AFP Suhas Chakma, du groupe basé à Delhi, la Campagne nationale contre la torture.

L’Inde, qui a cherché à resserrer les liens avec le Myanmar pour contrer l’influence de la Chine, n’a pas encore condamné le coup d’État militaire contrairement à de nombreux membres de la communauté internationale.

Cependant, l’ambassadeur du pays à l’ONU, TS Tirumurti, a déclaré que les acquis démocratiques du Myanmar ces dernières années « ne devraient pas être compromis ».

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