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L’Arabie Saoudite exécute 3 soldats pour avoir conspiré avec un ennemi anonyme

L’Arabie saoudite a exécuté samedi trois soldats pour « haute trahison », a déclaré le ministère de la Défense, dans une rare annonce publique qui les accusait de collusion avec un ennemi non précisé.

Les exécutions interviennent alors qu’une campagne militaire dirigée par l’Arabie saoudite s’intensifie au Yémen voisin et que le prince héritier Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto du royaume, consolide son emprise sur le pouvoir.

Les soldats ont été condamnés pour « crime de haute trahison en coopération avec l’ennemi » d’une manière qui menace le royaume et ses intérêts militaires, a indiqué le ministère dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle saoudienne.

Le communiqué a nommé les trois soldats – Mohammed bin Ahmed, Shaher bin Issa et Hamoud bin Ibrahim – sans identifier l’ennemi qu’ils étaient accusés d’avoir aidé.

L’Arabie saoudite, une puissance sunnite, considère l’Iran chiite comme son principal ennemi régional et identifie les rebelles houthis du Yémen alignés à Téhéran comme une menace majeure pour la sécurité du royaume riche en pétrole.

La déclaration fait une annonce rare d’exécutions militaires dans le royaume, qui est connu pour être très secret sur ses forces armées.

« Le fait que les noms des personnes décédées aient été rendus publics signifie que les Saoudiens doivent considérer leur faute présumée comme exceptionnellement flagrante et donc digne d’une punition exemplaire », a déclaré à l’Agence David Des Roches, du Near East South Asia Center for Strategic Studies à Washington. France-Presse (AFP).

Le ministère de la Défense a déclaré que les soldats avaient été exécutés dans le commandement sud de l’armée, basé près de la frontière avec le Yémen, où l’Arabie saoudite mène une campagne de six ans contre les rebelles houthis.

Riyad a dirigé une coalition militaire au Yémen en mars 2015 pour soutenir le gouvernement internationalement reconnu, mais il a eu du mal à évincer les Houthis.

Il a également fait face à une recrudescence des attaques de missiles et de drones contre le royaume.

Les combats se sont intensifiés pour la région clé yéménite de Marib, avec 53 combattants rebelles pro-gouvernementaux et houthis morts au cours des dernières 24 heures, ont déclaré samedi des responsables militaires loyalistes.

Les Houthis tentent de s’emparer de Marib, riche en pétrole, la dernière poche de territoire importante du gouvernement dans le nord, depuis février.

Consolider le pouvoir

Les exécutions interviennent alors que le prince Mohammed, héritier du trône âgé de 35 ans, resserre son contrôle sur le pouvoir.

Le prince Mohammed – le fils du roi Salman, le monarque vieillissant du royaume – est déjà considéré comme le dirigeant quotidien du pays, contrôlant tous les principaux leviers du gouvernement, de la défense à l’économie.

Il détient le titre de ministre de la Défense, tandis que son frère cadet, le prince Khalid bin Salman, est le député.

Au cours des trois dernières années, le prince héritier a lancé une répression radicale contre les critiques et ses rivaux, avec l’emprisonnement d’éminents membres de la famille royale, de magnats des affaires, de religieux et d’activistes.

En mars de l’année dernière, le prince Ahmed bin Abdulaziz Al Saud, un frère du roi Salmane, et l’ancien prince héritier Mohammed bin Nayef ont été arrêtés, selon plusieurs sources.

Les autorités saoudiennes n’ont pas commenté publiquement leur détention en cours, que les analystes considèrent comme une tentative du prince Mohammed d’éradiquer les traces de dissidence interne.

Le royaume a longtemps été critiqué pour l’un des taux d’exécutions les plus élevés au monde et ce que les militants des droits de l’homme appellent un système judiciaire opaque.

Mais plus tôt cette année, la Commission des droits de l’homme (HRC), soutenue par le gouvernement, a signalé une forte baisse des exécutions en 2020, alors que le royaume cherche à émousser la critique internationale de son bilan en matière de droits de l’homme.

Le CDH a déclaré avoir documenté 27 exécutions en 2020, soit une baisse de 85% par rapport à l’année précédente, en partie en raison d’un moratoire sur la peine de mort pour les infractions liées à la drogue.

Depuis le début de cette année, l’Arabie saoudite applique la peine de mort à 20 personnes, selon un décompte basé sur des chiffres officiels publiés par les médias d’État.

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