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un instituteur de gauche près de se qualifier au 2nd tour, lutte à trois derrière

L’instituteur Pedro Castillo, représentant de la gauche radicale, était en passe de se qualifier pour le second tour de la présidentielle au Pérou, avec lundi une avance de quatre points sur un trio de candidats de droite en lutte pour la deuxième place.

Après le dépouillement de 73% des bulletins de vote par l’office national électoral (ONPE), Pedro Castillo comptabilisait 17,49% des suffrages, et distançait l’économiste de droite Hernando de Soto (12,77%) avec lequel il faisait jusqu’ici la course en tête.

M. de Soto a même été dépassé par Keiko Fujimori (droite populiste), candidate pour la troisième fois (13,09%), et se voyait talonné par l’homme d’affaires d’extrême droite, Rafael Lopez (12,46%).

L’institut de sondage Ipsos prédisait que les bulletins des zones rurales qui restaient à dépouiller seraient favorables à la fille de l’ex-président Alberto Fujimori (1990-2000), qui s’était inclinée au second tour à deux reprises, en 2011 et en 2016.

La course en tête de Pedro Castillo, 51 ans, est une surprise. L’instituteur est sorti de l’anonymat en 2017 à la faveur d’un vaste mouvement de grève des enseignants dont il avait pris la tête.

Originaire de la province de Cajmarca (nord) dont il arbore le chapeau blanc traditionnel en toutes circonstances, M. Castillo a enseigné dans une école rurale pendant 24 ans.

« Le combat et la lutte ne font que commencer », a déclaré le candidat du petit parti de la gauche radicale Peru Libre. Il a promis pendant la campagne des changements radicaux « pas des rustines ou des réformes » comme le proposaient, selon lui, les trois autres candidats de gauche.

« Avec Castillo, c’est une gauche anti-establishment, socialement conservatrice, qui rejette l’économie de marché », a estimé auprès de l’AFP le politologue Carlos Meléndez.

« C’est une surprise, personne n’avait prévu cette situation pour ce scrutin, mais il semble que le peuple en a marres des scandales de corruption », a confié à l’AFP Victor Castillo, un habitant de la capitale de 56 ans, au lendemain du vote.

Au total, dix-huit candidats étaient en lice pour cette présidentielle où aucun favori n’avait émergé pendant la campagne. Le deuxième tour, auquel participeront les deux candidats ayant obtenu le plus de voix dimanche, aura lieu le 6 juin.

Cependant les résultats officiels, annoncés par le jury national des élections (JNE) après le dépouillement de tous les bulletins et l’épuisement de possibles recours, « seront connus dans la première semaine de mai », a indiqué le président de la JNE Jorge Luis Salas.

– Vote obligatoire –

Ce scrutin incertain a eu lieu alors que le pays voit s’envoler les records de contaminations et de décès au Covid-19. Pendant la campagne électorale, six candidats à la présidence ont contracté la maladie.

Dimanche, outre les files d’électeurs, celles de Péruviens tentant d’obtenir des bouteilles d’oxygène pour des proches malades du Covid-19 étaient visibles à Lima.

Le vote est obligatoire au Pérou sous peine d’amende. De nombreux Péruviens sont allés voter dimanche à contrecœur, préoccupés par les chiffres alarmants de la pandémie qui a déjà fait plus de 54.000 morts pour 33 millions d’habitants.

Outre leur président, les 25 millions d’électeurs étaient appelés à élire les 130 députés du Parlement, à l’origine de nombreuses crises politiques ces dernières années.

La dernière, en novembre 2020, a conduit le Pérou, soumis à une instabilité institutionnelle chronique, à avoir trois présidents en une semaine.

Selon les premiers résultats partiels, le Parlement unicaméral s’annonce une fois encore très fragmenté, avec huit partis qui obtiennent entre 6 et 15% des voix. Peru libre de Pedro Castillo et Fuerza popular de Keiko Fujimori sont en tête.

Après avoir longtemps connu une croissance supérieure à la moyenne latino-américaine, l’économie péruvienne s’est contractée de 11,12% en 2020, pire chiffre depuis trois décennies.

Quatre millions de Péruviens ont perdu leur emploi à cause de la pandémie et cinq millions ont été réduits à la pauvreté, dans laquelle vivent au total un tiers des habitants.

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