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Muselier garde le soutien de LR qui serre les rangs dans la crise

Menacés d’une crise potentiellement fatale, Les Républicains ont serré les rangs mardi, maintenant finalement leur « soutien » à Renaud Muselier pour les régionales en échange de l’assurance qu’il n’y aurait « aucun accord avec LREM » malgré le retrait annoncé de la liste macroniste.

« C’est un accord d’une famille rassemblée, qui a été secouée » mais dont « Renaud Muselier et LR sortent renforcés », s’est félicité à l’issue d’une réunion de la commission d’investiture le président de LR Christian Jacob, pour qui « cela nous met en situation de gagner les régionales ».

Aux termes de l’accord avalisé mardi, « aucun parlementaire, ministre ou élu de LREM ne figurera sur les listes », a ajouté M. Jacob. « Il n’y a pas d’ambiguité » et le cas de la secrétaire d’Etat Sophie Cluzel, qui avait annoncé être sur la liste d’union, « est réglé » puisque « évidemment » elle n’en sera pas, a-t-il ajouté.

Renaud Muselier a de son côté promis d’oeuvrer au « rassemblement le plus large possible » en précisant qu’il n’y avait « pas d’accord d’appareil ».

Il devra désormais composer les listes départementales avec les têtes de listes (désignées mardi) et les responsables de fédération LR: « Je suis LR avec les bras ouverts et j’essaie de sortir du carcan des partis », a-t-il affirmé, au risque de réveiller certaines critiques.

« Je prends acte de la décision de ma famille politique mais je considère que les conditions de la clarté et de la confiance ne sont pas réunies », a ainsi assuré sur twitter le député LR des Alpes-maritimes Eric Ciotti.

Avec cet accord, voté par 68 voix pour, cinq contre et trois abstentions, LR compte sortir de la crise ouverte par l’annonce, dimanche par Jean Castex, que la liste LREM se retirait au profit de Renaud Muselier.

Ce coup de tonnerre avait conduit LR à retirer son investiture à Renaud Muselier, sommé mardi matin, lors d’un comité statégique, de « clarifier » sa position.

Plusieurs options étaient évoquées mardi matin encore: une exclusion – difficile compte tenu de l’assise et de l’histoire enracinée à droite de M. Muselier – ou encore une liste concurrente, avec tous les risques de défaite face au RN ou d’affaiblissement de la famille politique que cela aurait comporté.

– « Aveuglement » –

« On sort d’un psychodrame, la bonne nouvelle est que les choses sont très claires », a affirmé mardi soir le député du Vaucluse Julien Aubert.

Quant à l’annonce, mardi soir par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, qu’il y aurait « bien sûr » des candidats LREM sur la liste de Renaud Muselier, évoquant une « alliance », les responsables LR l’ont balayée.

« C’est clair, net et précis, aujourd’hui c’est niet », a affirmé sur BFMTV le numéro 3 de LR Aurélien Pradié, tandis que M. Aubert s’agaçait: « mon voisin aussi a un avis, Renaud Muselier est mieux informé que quiconque, c’est de l’aveuglement ».

La droite s’inquiétait beaucoup des répercussions que pourrait avoir, au-delà de la région, une alliance brouillant les lignes entre elle et LREM au nom de la lutte contre le RN.

Le chef de l’Etat « fait tout pour faire en sorte de n’avoir plus que lui et Marine Le Pen et à ce jeu-là, il perdra », a estimé M. Pradié, dénonçant « le cynisme politique d’Emmanuel Macron et de toute sa clique ». Dans leur communiqué, Les Républicains se sont aussi dits des « opposants déterminés à l’idéologie du Rassemblement national ».

Le président (ex-LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand avait appelé mardi les parlementaires LR à « préserver le talisman de l’unité » et mis en garde contre toute tentation d’alliance avec LREM, « piège tendu par un président aux abois ».

Quelques heures plus tard le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait être candidat aux départementales dans le Nord, appelant Xavier Bertrand à soutenir Emmanuel Macron, car « sur le fond, notre électorat est commun ».

Jean Castex avait assuré mardi devant le groupe parlementaire que la majorité avait été « sollicitée » par M. Muselier et que lui-même avait donc répondu favorablement à cet « appel », message encore relayé mardi soir par Gabriel Attal.

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